Contexte de l’accord de Kyoto
La conférence de Kyoto avait accordé une importance cruciale à l’environnement, dans la mesure où la survie des populations, le développement et la croissance économique de nos pays étaient largement tributaires de nos ressources et de notre environnement.
Protocole de Kyoto
Dans le cadre des négociations internationales, conduites dans les conférences du type de celle de Kyoto en 1997 ou de Copenhague en 2009, les Etats cherchent à s’accorder sur des engagements concernant les objectifs de réduction de gaz à effet de serre, la lutte contre la déforestation et le financement international de mesures d’adaptation et de transferts de technologies. Les villes ne font pas directement partie de la négociation. Pourtant, ce sera bien au niveau infranational et local que les efforts seront à mener et à évaluer.
Les collectivités territoriales, et plus particulièrement les villes, sont des acteurs clés pour agir contre le changement climatique, à la fois sous l’angle de l’adaptation aux nouvelles conditions climatiques et de l’effort de réduction des émissions de gaz à effet de serre(GES). Du fait du puissant mécanisme d’urbanisation qui conduit à concentrer une fraction croissante de la population dans des agglomérations urbaines, les villes sont devenues, parmi les collectivités territoriales, un maillon décisif pour le déclenchement de l’action.
Les villes regroupent désormais plus de la moitié des habitants de la planète et devront définir des stratégies d’adaptation pour protéger ces populations concentrées face aux nouvelles conditions climatiques ; à l’origine d’environ 70% des émissions mondiales de CO2, elles ont un rôle décisif dans la nécessaire mobilisation des citoyens pour réduire les émissions. Mais la réussite de leurs actions dépend d’une bonne gouvernance entre les niveaux local, national et international et de la mise en place d’instruments économiques adaptés.
Les mécanismes du protocole de Kyoto :
Les mécanismes du protocole de Kyoto qui sont majoritairement été utilisés pour réduire les émissions provenant d’installations énergétiques ou industrielles sont:
1°- Mécanismes financiers internationaux : ces mécanismes financiers permettent de rémunérer les réductions d’émissions engendrées par des projets par des actifs dits « crédits carbone », qui ont une valeur monétaire sur le marché international.
2°- Le mécanisme pour un développement propre(MDP), qui sera utilisé pour mettre en œuvre des projets de transports urbains.
3°- Le troisième mécanisme, parfait exemple du rôle clé d’un marché financier dans les stratégies d’atténuation du changement climatique, est l’échange de droits d’émission de carbone.
Les conférences des Nations Unies sur le climat
C’est après deux décennies de réunions de haut niveau sur le climat et la création du groupe intergouvernemental sur l’évolution du climat(GIEC) en 1988, que le sommet de la terre en 1992 à Rio a décidé d’instituer le cadre des COP.
La première COP s’est tenu à Berlin en 1995. C’est la troisième COP(COP3) à Kyoto, au Japon, en 1997 qui sera marquée par l’adoption du premier protocole contraignant sur la limitation des émissions de gaz à effet de serre(GES). Il consiste à baisser les émissions de gaz de 5,5% à l’horizon 2010 relativement aux émissions de 1990. Il aura fallu attendre cinq(05) ans pour mettre en œuvre ce protocole qui sera officiellement ratifié lors de la COP11 à Montréal.
Le protocole de Kyoto ne sera ratifié ni par les Etats Unis d’Amérique, ni par la Chine, les deux principaux émetteurs. C’est pratiquement à Doha lors de la COP18 qu’une seconde période d’engagement du protocole de Kyoto a été décidé jusqu’en 2020(prolongement de Kyoto).
La peur des négociations de ne pas réussir à trouver un nouvel accord contraignant qui puisse toucher tous les pays, en particulier les plus émetteurs a été largement vérifiée lors de la COP15 de Copenhague en 2012. C’est la COP de la grande déception tant les attentes étaient énormes.
Il faut tout de même retenir que c’est à Copenhague que les parties ont convenu que s’il fallait endiguer le réchauffement climatique, il y a lieu de ne pas franchir une augmentation de plus de +2°c par rapport au début de l’ère industrielle.
Il faut rappeler qu’il a fallu huit ans pour ratifier l’accord de Kyoto sur le climat et moins d’un an pour l’entrée en vigueur de l’accord de Paris. C’est-à-dire la prise de conscience internationale pour agir afin de maintenir le réchauffement planétaire dans les limites de 2°C par rapport au niveau préindustriel.
Cependant, malgré les engagements et les efforts de la communauté internationale, la pauvreté s’est accentuée à travers le monde et croit sans cesse dans les pays en développement, particulièrement en Afrique subsaharienne. Elle est une cause majeure de dégradation de l’environnement et de la pression constante sur les ressources naturelles.
La COP21 de Paris et COP22 de Marrakech : quel impact ?
La conférence internationale sur le climat « la COP21 » de Paris avait comme objectif principal de sceller un accord mondial contre le réchauffement climatique d’ici 2020, durable et adaptable à la situation de chaque Etat. Il s’agit pour les 195 pays représentés à la COP21 de trouver une solution à la problématique du dérèglement climatique qui se manifeste sous différentes formes et se mettre d’accord sur un programme de réduction de gaz à effet de serre : tous les pays du monde (avec ces 9 milliards d’humains à l’horizon 2050) doivent réduire drastiquement leurs émissions de gaz à effet de serre d’ici 2050 en deçà de 2 degrés, et ce, pour limiter le réchauffement climatique de la planète(*).
Pour la COP22 de Marrakech, il est attendu, qu’elle soit celle de l’action pour l’Afrique. Mais cela nécessite des investissements importants. Avec 15% de la population mondiale et 20% de la superficie de la terre, l’Afrique n’émet que 4% des émissions de gaz à effet de serre(GES). En 2050, un quart de la population mondiale sera africaine.
La COP22 a pour principale orientation, en plus de mettre en marche l’accord de Paris, d’appeler les pays développés, responsables de ces changements climatiques, à assumer leurs responsabilités et soutenir financièrement et technologiquement le continent africain. Les pays d’Afrique ne produisent que 4 à 5% de gaz à effet de serre, alors qu’ils sont les plus touchés par le dérèglement climatique.
L’Afrique subit des conséquences du réchauffement climatique, alors qu’elle n’est pas responsable des émissions de gaz à effet de serre. Or, les pays développés, gros pollueurs, comme les Etats Unis d’Amérique et la Chine (1ème & 2ème puissance économique mondiale) se contente d’aides financières dérisoire au regard des enjeux du réchauffement climatique.
L’engagement de l’Algérie par rapport au changement climatique
L’Algérie est touchée par le dérèglement climatique, elle vient de réactualiser le programme national de développement des énergies renouvelables et de l’efficacité énergétique adopté en 2011.
L’objectif de ce programme d’ici 2030 est de réduire les émissions de gaz à effet de serre de 7% à 22%, réduire de 10% la consommation nationale d’énergie fossile, et d’avoir 25% à 30% d’énergie renouvelable dans la production d’électricité( soit 22000MW), réduire à moins de 1% le volume des gaz torchés, la conversion de un million de véhicule en GPL/c et de 20 000 autobus au GNC, le reboisement de 1,5 million d’hectare.
Pour l’Algérie, l’option des énergies alternatives (notamment le renouvelable) s’impose comme transition énergétique, et ce, pour préserver les réserves pétrolières & gazières, mais aussi pour lutter contre la pollution atmosphérique et la protection de la couche d’ozone.
Conclusion
Lutter contre les changements climatiques et s’adapter à ces derniers est une condition non pas suffisante pour assurer le développement, mais nécessaire pour promouvoir des développements durables.
Le but ultime de la convention- cadre sur les changements climatiques et d’ailleurs de stabiliser les concentrations de gaz à effet de serre à un niveau qui ne soit pas dangereux pour le système climatique et qui permette aux écosystèmes de s’adapter aux changements climatiques, que la production alimentaire ne soit pas menacée et que le développement puisse se poursuivre de manière durable.
K.A.C, Expert en économie d’énergie