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Youcef Kalafat, président de la FNB « 2000 boulangeries ont fermé depuis le début de cette année »

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Le président de la fédération nationale des boulangers(FNB), Youcef Kalafat, nous parle dans cet entretien, de leur participation au salon Djazagro, en considérant ce dernier d’important événement pour les boulangers. Une occasion pour eux de tisser de nouvelles relations de partenariat dans cette activité. Il nous révèle également l’organisation d’un concours des boulangers durant cette édition avec la participation de 12 boulangers issus de la fédération. Autre sujet crucial évoqué, celui de la marge bénéficiaire. Mr Kalafat affirme que le problème n’a toujours pas été réglé engendrant la fermeture de plusieurs boulangeries. Le président de la FNB évoque 2000 boulangers qui ont fermé depuis le début de cette année.

La 15ème édition du salon Djazagro prévu du 10 au 13 de ce mois est un événement important pour les boulangers. En tant que fédération représentants cette catégorie de travailleurs, comment vous voyez votre participation à ce salon qui n’est pas la première ?

Youcef Kalafat : c’est vrai que chaque année, nous les boulangers attendons cet événement avec impatience car nous ne participons pas beaucoup aux  autre salons, et Djazagro est pour nous une grande opportunité pour nous faire connaitre auprès des visiteurs et des professionnels. Nous sommes, c’est-à-dire la fédération nationale des boulangers, à notre 11ème participation à cet événement. Donc nous avons pris l’habitude et nous avons tissé des relations avec d’autres participants du domaine, que nous souhaitons retrouver encore cette année durant cette édition. Malgré que l’événement est d’une courte durée c’est-à-dire quatre jours, mais nous allons profiter de chaque moment de ce salon.  

Un concours des boulangers est prévu durant ce salon. Pouvez-vous nous en dire plus sur cette initiative ?

Effectivement, il y aura un concours national des jeunes boulangers qui sera couronné par des attestations, des cadeaux et des encouragements et même récompenser les meilleurs boulangers par des médailles. Car il ne faut pas nier que nous avons de très bons artisans en la matière qui font des types de pains qui restent toujours inconnus des consommateurs. Il existe des dizaines de variétés de pains que nous comptons faire découvrir à travers ce salon et à travers ce concours aux visiteurs. Notre fédération qui regroupe plus de 21.000 boulangers adhérents, compte participer avec 12 jeunes boulangers dans ce concours.    

La 14ème édition du salon a vu la participation de 700 exposants composant les cinq secteurs d’activité, répartis sur quatre halls, et ont vu défiler pas moins de  21050 visiteurs professionnels venus de plus de 30 pays. Qu’attendez-vous de l’édition de cette année ?

Il faut reconnaitre que Djazagro s’améliore d’année en année. Lors de notre première participation, je me souviens que les expositions n’ont occupé qu’un seul hall. Ces dernières années, par exemple l’année passée, tellement il y avait beaucoup de participants, le salon a été obligé d’étendre les surface à quatre hall. Donc cela prouve que ce salon se développe d’année en année. Ce que nous attendons, c’est d’abord de faire connaitre nos produits aux visiteurs, de tisser des relations de partenariat avec des fabricants de matière premières et des industriels du domaine, et des fabricants d’équipements de boulangerie. C’est aussi une occasion pour nous de signer des contrats avec des fournisseurs de produits de boulanger. Nous avons envoyé 500 invitations à nos anciens partenaires et fournisseurs afin qu’ils puissent visiter le salon.   

Djazagro 2017 se tient dans un contexte particulier marqué par la crise économique. Mais également par la crise des boulangers pour qui le problème de la marge bénéficiaire n’a pas été réglé jusqu’à présent. Que diriez-vous sur ce sujet ?  

Nous sommes encore plus inquiets du moment que ce problème n’a toujours pas été réglé. La revendication des boulangers qui date depuis quelques temps, concerne une révision de la marge bénéficiaire de 3% actuellement pour la porter à 20%. Une revendication que nous considérons  comme légitime, et même le ministère du Commerce est avec nous. Mais jusqu’à présent, aucune décision n’a été prise dans ce sens.

C’est ce qui a poussé certains boulangers à mettre la clé sous le paillasson ou à changer carrément d’activité. Il y a ceux qui se sont reconvertis en restaurants, d’autres en épicerie. Ce sont par exemple, 2000 boulangeries qui ont fermé depuis le début de cette année.

Malheureusement depuis quelques années, certaines charges ont augmenté ainsi que certaines matières premières qui entrent dans la fabrication du pain. Toute la problématique consistera donc à relever la marge bénéficiaire des boulangers sans augmenter le prix du pain. Pour y parvenir, les boulangers demandent des subventions sur les matières premières : la levure, les améliorants, le gaz, l’électricité. Elle est de 20%, un taux qui sera donc automatiquement la marge bénéficiaire.

Nous exigeons aussi que la farine subventionnée ne soit destinée qu’à la fabrication du pain. Et pout cela, nous avons proposé un nouvel emballage pour cette farine subventionnée sur lequel il sera mentionné «vente interdite».

Le boulanger fait face actuellement à plusieurs charges. Je cite par exemple le problème de coupures d’électricité qui engendrent des pertes considérables aux boulangers.

Donc c’est un problème très délicat que nous souhaitons qu’il soit réglé en urgence, sinon on verra le métier du boulanger disparaitre. Et justement, ce salon sera une opportunité pour nous de relancer le débat sur le sujet avec les responsables du secteur.

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