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La pénurie d’emplois contraint les femmes à créer leurs propres entreprises

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Environ 145.000 entreprises de diverses tailles, filières et statuts (Sarl, Eurl, Spa, Boutiques etc.) ont été mises au monde par des femmes depuis l’ouverture économique de 1988. Une bonne partie d’entre elles a malheureusement disparu du fait du climat des affaires délétère qui prévaut en Algérie, mais l’engouement des femmes pour l’aventure entrepreneuriale promet des jours meilleurs pour le business féminin, d’autant plus que la pénurie d’emplois qui prévaut sur le marché du travail, ne leur en donne pas le choix. 
 
Le capital de départ des sociétés chapeautées par les femmes  est généralement d’origine familiale, mais avec ou sans le soutien financier de leurs familles, de nombreuses algériennes ont réussi à monter des affaires qui tournent si bien qu’elles ont changé positivement le cours de leurs vies.
Les bénéfices engrangés leur ont, selon les cas, permis d’augmenter les capacités économiques et commerciales de leurs entreprises ou, tout simplement, d’améliorer leur standing de vie en acquérant des actifs immobiliers, les voitures de leur choix et autres emblèmes de réussite sociale (bijoux, vêtements) qu’elles avaient longtemps convoités.
Certaines femmes bafouées par leurs époux, leurs familles et la société en général, en pu ainsi trouver dans le business l’occasion de prendre leur revanche sur une vie qui ne leur avait pas fait de cadeaux en montant, notamment, des affaires qui consacrent leur autonomie financière et leur confèrent davantage de liberté de mouvement dans une société traditionnellement réservée aux hommes. Pour légitimer leur intrusion dans les milieux des affaires réservés aux hommes, elles feront valoir les conduites exemplaires de certaines commerçantes historiques qui figurent dans la mémoire collective musulmane comme des exemples indiscutables de vertu et de piété.  
Elles feront également largement usage du principe de la séparation des biens consacré par le Coran et la Charia pour légitimer le droit des femmes à être propriétaires attitrées de biens matériels, parmi lesquels, les capitaux et autres actifs sociaux investis dans leurs sociétés. Autant d’arguments qui font merveilleusement recettes dans une société profondément sensible et à l’écoute des argumentaires religieux, comme la notre. La femme entrepreneure a désormais sa place dans la société algérienne et le sera, sans doute, davantage à l’avenir.
Admirées pour leur réussite, bon nombre de jeunes algériennes n’hésitent pas à suivre le chemin tracé par leurs aînées en tentant, elles aussi, leurs chances dans ce type de business en commençant, pour celles qui ont peu de moyens et de relations, par le « commerce de la valise » financièrement peu risqué et ne requérant pas de gros capitaux. Il constituera pour bon nombre d’entre elles, le point de départ d’une « succès story » qui changera positivement le cours de leurs vies en les propulsant, à terme, au rang de respectables cheftaines d’entreprises à la tête de très petites entreprises (TPE ou Startups) officiellement déclarées au registre de commerce.  Comme on a pu le constater à l’occasion de nos déplacements en France, en Turquie et dans certains pays arabes, les algériennes en « voyages d’affaires »constituent une part non négligeable des passagers empruntant les lignes aériennes en question.

Elles nous ont parues tout à fait libérées des tabous qui les avaient longtemps enchaînées et en parfaite connaissance des subtilités du commerce qu’elles pratiquent.
Même si la plupart de ces femmes en quête de bonnes affaires à l’étranger, ne jouent que le rôle de simples« mulets » assurant seulement le transport de marchandises pour le compte de revendeurs informels, il est bien évident que toutes ces infatigables commerçantes y trouvent leurs comptes en engrangeant des revenus non négligeables qui les aideront, selon le cas, à améliorer l’ordinaire de leurs familles et, parfois même, à lancer des affaires ayant « pignons sur rue » (boutiques, agences, entreprises etc.).
Et quand bien même le modèle patriarcal qui prévaut encore en Algérie continuerait encore à entraver leur dynamisme, le business continuera à exercer sur ces algériennes pleines d’ambition, une certaine fascination. Pour toutes ces femmes auxquelles les archaïsmes socioculturels ont fermé les portes du travail et de l’émancipation, l’entrepreneuriat constitue en effet leur seul espoir de promotion sociale. Étant persuadées qu’en matière de business le succès est au bout de l’effort, les algériennes seront de plus en plus nombreuses à tenter l’aventure de l’entrepreneuriat. Les aides multiformes accordées par l’Etat aux jeunes entrepreneurs sans distinction de genres (Ansej, Ads, Calpi et autres) est de nature à booster encore davantage cette dynamique de création d’entreprises par des femmes souvent bien instruites et, de surcroît, déterminées à réussir.
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