Les réactions autour de la réunion informelle de l’OPEP à Alger prévu du 26 au 28 de ce mois semblent prendre des allures de feuilleton, rythmé par des rapports autant contradictoires que suspects. Entre le rapport de l’OPEP qui annonce une augmentation de production des pays hors OPEP, et celui de l’AIE (agence internationale de l’énergie) qui éloigne tout espoir d’un rééquilibrage du marché pétrolier, les analyses des experts subsistent et retiennent pour leurs part quatre scenarios possibles, quant l’issue de cette réunion.
En premier lieu, et selon les déclarations du ministre russe de l’Energie, en marge du dernier sommet du G20, le gel de la production serait le meilleur moyen pour rétablir une stabilité du marché. Dans ce sens, M.Novack affirme que son pays est prêt a geler sa production au niveaux atteint durant les six derniers mois de cette année. Or, l’obstacle majeur demeure la détermination du Nigeria, de la Lybie, et de l’Iran à atteindre leurs anciennes moyennes de production.
La seconde éventualité consiste a adopter le principe du gel de la production pétrolière avec des exceptions. Pour Thomas Pugh, expert au Capital Economics, geler la production mondiale, à l’exception de la Lybie, du Nigeria et de l’Iran, aurait pour résultat une augmentation du niveau actuel de production de l’ordre de 2 millions de baril par jour. Devant les objectifs de production fixés par ces trois pays, la production de l’OPEP à 36,2 millions de barils par jour, soit 2,7 millions de baril/jour au debut de l’année 2017.
En troisième position, la baisse de la production représente la solution idoine pour la situation actuelle du marché. Et pour cause, le gel pourrait maintenir les grands producteurs à leur production maximale c’est adire actuelle. Donc réduire la production mondiale a des niveaux susceptibles de redresser et de stabiliser les prix du baril. Pour les experts cette option aurait judicieuse avant la crise, quand les prix se sont envolé à plus de 120 dollars le baril, elle est donc a écarter et requiert peu de chances d’être retenue lors de cette réunion.
En fin le dernier scenario est le pire, dans le sens, ou il n’est éventuellement pas à écarter que cette réunion n’aboutisse à rien, et se solde d’un échec plus cuisant que celle de Doha. Dans ce cas précis, il est à prévoir une chute drastique des prix du baril. Une réaction du marché qui a été vérifié après la réunion de Doha. A la seule différence que la grève des employés des hydrocarbures au Koweït et les incendies au Nigeria, qui ont suivi la réunion ont quelque peu amorti cette chute par une réduction forcée de la production.
Cependant, devant toutes ces analyses et déclaration, d’aucun ne peut prétendre connaitre l’issue de la réunion d’Alger. Celle ce se présente avec un voile de suspens qui finalement l’accompagnera jusqu’à sa tenue.