MZebdi : Ces chiffres ne peuvent être qu’inquiétants car ils ont un impact direct sur le pouvoir d’achat des consommateurs. Presque tous les prix des produits sont en hausse accentués par la dépréciation du dinar à plus de 30%. L’importation est l’activité qui subit beaucoup plus cette dévaluation. Un dinar déprécié est synonyme d’une hausse de la devise et la cherté des produits importés. Et cette augmentation des tarifs à l’import, l’importateur va la répercuter sur les prix des produits localement. La hausse des prix viendrait aussi des autres phénomènes liés à la spéculation et au monopole exercés sur le marché national.
Une inflation à 5% veut tout simplement dire une dégradation du pouvoir d’achat. Il faut savoir que nous vivons des secousses sociales répétés ces derniers temps. Il y a eu le Ramadan, la fête de l’Aïd, et maintenant la rentrée scolaire ensuite l’Aïd El Adha, des événements qui font la saignée des poches des consommateurs.
Que fait votre association pour faire face à cette situation ?
D’abord nous menons actuellement une grande opération de sensibilisation auprès des consommateurs pour les orienter vers des dépenses plus réfléchies. Nous tentons d’expliquer qu’il faut dépenser pour des priorités car nous constatons que les consommateurs algériens dépensent des sommes faramineuses pour des choses inutiles comme c’était le cas durant le mois de ramadhan. Nous essayons ensuite de solliciter d’autres parties pour nous aider dans ce sens comme les Imams et les autres associations. Actuellement la famille algérienne a besoin de plus d’orientation de ses dépenses.
La rentrée scolaire est à la porte. Déjà les parents se plaignent de la cherté des affaires scolaires. Comment pouvez-vous réagir à cette problématique ?
L’APOCE a toujours accompagné le consommateur dans son rythme de dépense. C’est vrai que la rentrée scolaire de cette année est très dure car nous constatons que les prix ont augmenté de plus de 20%. Malheureusement, nous restons dépendant des produits importés, car la production locale est faible et ne peut satisfaire la demande locale. Pour le prix, nous ne pouvons faire grand-chose, mais nous pouvons sensibiliser le consommateur sur la qualité des produits sachant qu’il y a des produits qui sont vendus certes à bas prix mais qui ont très dangereux pour la santé de l’élève. Je cite comme exemple la pâte à modeler et les protèges cahiers certains sont fabriqué avec des produyits chimiques nocifs.
Sur un autre sujet, qui a fait couler beaucoup d’encre cet été, celui de la taxe de 30 DA imposé par les autorités tunisiennes pour les touristes algériens. Nous savons que l’APOCE avait réagit sur le sujet en 2014, dès l’instauration de cette taxe. Comment voyez-vous les choses actuellement ?
Cette mesure ne fait que décourager les touristes algériens qui sont restés fidèles à la Tunisie même durant les périodes de crise. Il ne faut pas nier que ce sont les Algériens qui ont sauvé le tourisme tunisien. Les Algériens ont continué à se rendre en Tunisie même pendant les moments les plus difficiles et le fait de leur imposer une taxe va les décourager.
En 2014 déjà nous avons lancé un appel aux autorités pour appliquer le principe de réciprocité. Les officiels doivent se prononcer sur ce point et appliquer le principe de réciprocité.
Entretien réalisé par Imène A.