Les petites et moyennes entreprises (PME) suscitent un intérêt croissant chez l’ensemble des acteurs de la vie économique, leur rôle économique et leur contribution à la croissance sont désormais reconnus.
Dans la plupart des pays développés, plus de 90% des entreprises sont des PME, elles représentent une part substantielle du PIB et génèrent plus de la moitié des emplois (source OCDE).
Tous les acteurs de la vie économique s’accordent aujourd’hui à dire que les PME sont reconnues comme un enjeu de compétitivité majeur, du fait de leur grande flexibilité et adaptabilité face au changement et de leur implication dynamique dans les domaines de l’innovation et de la création d’emploi.
L’évolution dans le temps de la dynamique des PME s’accompagne d’un regain d’intérêt sur le plan de la recherche. Ces dernières années, les travaux et contributions scientifiques sur les PME se sont de plus en plus développés.
En effet, le concept de PME cache une grande hétérogénéité d’entreprises qui peut aller de l’entreprise individuelle libérale à la micro-entreprise, ou encore de l’entreprise à haute technologie et à croissance rapide à l’entreprise familiale et traditionnelle. Si le contexte des PME est reconnu pour être multiforme et évolutif, l’analyse des diverses approches pour tenter de le définir laisse néanmoins apparaître une constante forte : la place centrale qu’occupe le dirigeant au sein de la PME (nous reviendrons sur cette question une prochaine contribution)
Longtemps reléguée dans l’ombre de la grande entreprise, la PME semble recouvrir, depuis une trentaine d’années, une nouvelle légitimité.
C’est au milieu des années soixante dix que la tendance commence à s’inverser.
La prédominance des grands groupes est remise en question par entre autre raison le glissement la conjonction de deux évolutions de l’activité économique de l’industrie vers les services, mouvement favorisant la multiplication de petites structures à faible capital.
La création d’entreprise devient alors un levier privilégié des politiques économiques repris dans les actions de différents gouvernements occidentaux ; renforcée en cela par la publication de deux études américaines en 1979 et 1984 démontrant que les PME étaient les entreprises les plus pourvoyeuses d’emplois.
L’idée commence ainsi à se faire entendre que les PME répondent mieux aux nouvelles aspirations sociales et économiques et apparaissent mieux armées pour résister à la crise.
Cet intérêt pour les PME s’est traduit parallèlement par un développement des travaux de recherche en la matière.
En sciences de gestion plus particulièrement émerge l’idée que les PME constituent des organisations particulières et non plus une miniature de la grande entreprise.
En effet, le contexte organisationnel de la PME semblait jusqu’aux années 70 le plus souvent relégué au second plan par les chercheurs qui ne faisaient qu’y transposer des regards et travaux issus du terrain des grandes entreprises. Le monde scientifique lui confère désormais une nature d’entité spécialisée digne d’intérêt et pouvant s’inscrire dans une démarche spécifique de travaux de recherches.
Nombre de ces derniers se sont efforcés de mettre en débat la nature même du renouveau qui affecte les PME.
Dr. B. BENABDESLEM