Le groupe public algérien IMETAL et le groupe sidérurgique international ArcelorMittal ont signé dimanche à Alger l’accord final portant sur le transfert total à IMETAL des parts sociales des sociétés ArcelorMittal Algérie (AMA), ArcelorMittal Pipes and Tubes Algeria (AMPTA) et ArcelorMittal Tébessa (AMT).
L’accord a été signé par le P-dg du groupe Industries métallurgiques et sidérurgiques (IMETAL), Ahmed Yazid Touati, et un représentant d’ArcelorMittal, Ramesh Kothari.
Ainsi, IMETAL détient désormais la totalité du capital de chacune de ces trois entreprises, détenu auparavant par ArcelorMittal à hauteur de 49% pour AMA et AMT, et de 70% pour AMPTA.
Dans le sillage de ce changement dans la structure du capital, les trois sociétés concernées changent également de dénomination.
C’est ainsi qu’AMA est rebaptisée SIDER El Hadjar, tandis qu’AMPTA devient SIDER TSS, et AMT est dénommée les Mines de fer de l’Est (MFE SPA).
« Ces entreprises sont aujourd’hui totalement nationales », a déclaré le ministre de l’Industrie et des mines, Abdesselam Bouchouareb, à l’issue de la signature, en faisant savoir que cette opération n’a pas donné lieu à une transaction financière.
L’accord signé permet à IMETAL d’avoir « le contrôle total des trois sociétés », ce qui facilitera la prise de décisions et la mobilisation des moyens pour assurer le succès de l’opération de revamping des installations industrielles et leur redémarrage dans de bonnes conditions, a déclaré pour sa part M. Touati.
Il permettra également « de stabiliser le climat social au niveau des trois sociétés en y préservant l’emploi », a-t-il soutenu.
« Nous sommes satisfaits de la finalisation de cet accord avec le groupe public IMETAL avec qui nous entretenons d’excellents rapports de collaboration. Cet accord permet aux trois entreprises (détenues désormais par IMETAL) d’envisager de nouvelles perspectives dans le développement de leurs activités », a déclaré à son tour M. Ramesh.
Autosuffisance en acier dès 2020
Commentant cette opération, M. Bouchouareb a considéré que cet accord était « très important » pour le gouvernement qui place le développement de la sidérurgie et de la métallurgie au centre de son programme économique.
Avec « l’autonomie totale » dont jouit dorénavant le complexe d’El-Hadjar, ce dernier pourra mieux réaliser son plan de développement qui prévoit de doubler sa capacité actuelle de production pour la porter d’un (1) million de tonnes (mt)/an actuellement à 2,2 mt/an à l’horizon 2019, selon lui.
L’Algérie compte augmenter progressivement sa production d’acier pour atteindre les 12 à 13 mt/an à l’horizon 2020.
Quelque 4 mt/an seront ainsi assurés par le complexe de Bellara (Jijel) en partenariat avec les Qataris, ainsi que 3,5 mt/an par celui de Tochiali (Oran) avec un partenariat turc, et 2,2 mt/an par El Hadjar, et près de 1,5 mt/an par le groupe privé algérien ETRHB, en plus de la production de trois autres investisseurs privés locaux.
La facture annuelle d’importation des produits sidérurgiques et métallurgiques par l’Algérie est de 7 à 8 milliards de dollars, tandis que la consommation en acier devrait doubler en 2025 par rapport à 2015.
« Il faut que les travailleurs d’El-Hadjar prennent leur part de responsabilité car beaucoup d’acteurs interviennent aujourd’hui sur le marché et ce complexe ne détient plus le monopole comme dans le passé », a signalé M. Bouchouareb dans une déclaration à la presse.
A une question d’un journaliste sur une éventuelle compression des effectifs de ce complexe, il a répondu: « Au moment où nous sommes en train de mettre en place les conditions nécessaires pour tripler la production de l’usine, je ne pense pas qu’on puisse procéder à une compression ».
Interrogé aussi sur les délais de reprise de l’activité au niveau du complexe d’El-Hadjar (Annaba) en cours de rénovation, M. Bouchouareb a avancé qu’elle devrait avoir lieu dans près de dix semaines au plus tard.
Selon le ministre, ce complexe a subi « beaucoup de dommages et de dégâts cachés » qui ont été découverts lors des travaux de rénovation, ce qui a retardé son retour à la production.
Il a aussi tenu à souligner que le plan de développement d’El-Hadjar n’était pas financé sur le budget de l’Etat mais par des crédits bancaires.
Source APS