Le président vénézuélien Nicolas Maduro multiplie les tentatives pour l’organisation d’une nouvelle réunion de l’Opep et hors Opep pour stabiliser les cours de brut. « Nous faisons les démarches pour que très bientôt nous ayons une nouvelle réunion des pays producteurs et exportateurs de l’Opep et ceux qui ne sont pas dans l’Opep, Russie en tête, en tant que plus gros producteur de pétrole et exportateur hors-Opep », a-t-il fait savoir lors d’un discours télévisé. Pour faire aboutir cette action, le ministre vénézuélien du Pétrole et des mines, Eulogio del Pino, a été dépêché auprès des concernés.
Il s’est entretenu avec le nouveau secrétaire général de l’organisation, le Nigérian Mohammed Barkindo. Le président Naduro a indiqué à ce propos que « l’objectif de cette rencontre est de « stabiliser le cours autour de 40 et plus, voire 50 à 60 dollars, le baril » en arguant que « cela n’est pas un problème juste de Maduro, c’est un sujet national et international de premier ordre.
Nous avons lancé une bataille terrible pour stabiliser les prix du pétrole, en chute depuis de longs mois », a-t-il soulevé. A l’instar de beaucoup de pays, dépendants de la rente pétrolière comme l’Algérie, le Venezuela, traverse une sévère crise politique et économique, il a plaidé lors des dernières réunions pour un gel de la production mais ses efforts ont échoué face à la stratégie dominante saoudienne, de laisser le marché se réguler en écartant les producteurs les moins compétitifs. Le brut apporte 96% des devises du pays sud-américain et la chute du pétrole a mené à l’effondrement de son économie, avec désormais une inflation considérée comme la plus élevée au monde, à 180,9% en 2015 avec ce que cela a engendré comme pénuries récurrentes et persistantes de produits alimentaires et de médicaments.
Le président vénézuélien, confronté à cette situation peine à redresser la barre de l’économie de son pays dont la situation devant les fluctuations des prix du pétrole s’empire. Mais, il tente de revenir à la charge en espérant trouver des soutiens dans cette conjoncture difficile. Il a affirmé que « le baril de brut vénézuélien, qui était tombé en avril à 30 dollars, s’est repris en juin pour atteindre les 40 dollars, mais jeudi, il s’établissait à 33,50 dollars ».
L’attitude de l’Arabie Saoudite qui mène l’Opep contribue à déprimer les cours en s’abstenant depuis près de deux ans d’abaisser son plafond de production, notamment après l’échec de négociations entre la plupart de ses membres et la Russie au mois d’avril.
Fatma Haouari