Samedi avait lieu la deuxième édition des Rendez-vous de l’entreprise, organisé par le Forum des chefs d’entreprises (FCE), à l’hôtel Le Méridien, à Oran. Cette année, l’événement intitulé « Oran, Silicon Valley Algérienne », était centré sur l’innovation numérique et digitale en Algérie et a fait intervenir des acteurs locaux et internationaux de ce secteur émergent et stratégique.
« Il est impossible d’avoir une croissance pérenne, une économie compétitive sans passer par le numérique », a martelé M. Brahim Benabdeslam, vice-président du FCE, l’un des éminents intervenants de cette conférence. En effet, c’était bel et bien d’essor du secteur des nouvelles technologies au service de l’économie algérienne dont il était question.
A ce titre, de nombreux acteurs et experts de la question étaient venus débattre et exposer sur l’importance de l’émergence d’un « hub » des nouvelles technologies en Algérie. Ainsi, durant la matinée, se sont succédé sur l’estrade de l’auditorium du Méridien, monsieur le wali d’Oran, Abdelghani Zaalane, un représentant du ministère des TIC, le Haut responsable à la coopération industrielle et technologique franco-algérienne, M. Jean-Louis Levet, le vice-président du FCE chargé des TIC, M. Abdessamed, pour ne citer qu’eux.
Ce dernier n’a pas hésité à commencer son analyse par un constat : l’Algérie est en retard sur le monde quant à la transition numérique. Mais cela n’empêche pas le chargé des TIC au FCE d’être optimiste, bien au contraire. « Le secteur du numérique a connu la croissance la plus rapide de l’Histoire. A partir de ce postulat, puisque tout va extrêmement vite, les derniers aujourd’hui peuvent être les premiers demain », a-t-il assuré.
Mais surtout, selon lui, l’enjeu que représente l’essor du secteur des nouvelles technologies est, dans le contexte actuel, indispensable au développement de tous les autres secteurs activité.
« Il faut que les secteurs traditionnels maîtrisent le numérique afin de passer à la vitesse supérieure. De plus, la révolution digitale favorise l’émergence de nouveaux secteurs, mais pour cela, il nous faut repenser notre modèle économique et fiscal qui entrave notre compétitivité », a raisonné M. Abdessamed.
Et quelle meilleure vitrine de cette volonté de modernisation, de diversification et de compétitivité économique nationale que la ville d’Oran ? El Bahia est certainement le berceau stratégique pour accueillir cette réflexion et surtout faire naître l’impulsion qui manque aux futurs acteurs d’une Algérie 2.0.
Oran, futur « hub » des technologies numériques ?
« Oran est prédisposée à être un pôle dans le numérique », a déclaré monsieur le wali d’Oran à Algérie-éco. « C’est indéniable pour les raisons suivantes : avec trois universités, une ecole polytechnique, trois grands centres de recherche, une agence de recherche spatiale (…) Oran possède déjà la matière grise, le terreau propice à l’émergence de savoirs et de secteurs d’excellence », a-t-il expliqué.
M. Abdelghani Zaalane d’ajouter vouloir mettre en œuvre des mesures concrètes pour faciliter l’implantation et le développement de jeunes entreprises dans sa wilaya, notamment avec un projet de lancement d’un « Technoparc ». « Mais il faut que cette initiative soit accompagnée par un soutien fort aux start-ups déjà existantes, afin de consolider leurs acquis. De plus, en ce sens, j’ai pour ambition de renforcer le pont entre les universités, les centres de recherche et les entreprises », a-t-il assuré.
Un horizon prometteur pour les start-ups algériennes
Et le reste de cette rencontre a été consacrée à la présentation de start-ups innovantes comme AQUASafe, fondée par Imane Malek, qui crée des « objets connectés » au service de la prévention de la pollution des cours d’eau. Ou encore 3ars.com, une appli de gestion de mariage lancée par le très jeune Juba Agoun. Mais également Kepler technologies, fondée par Abdelkader Salhi, qui a pour ambition de révolutionner le paiement de factures en Algérie.
Tous ont été invités à débattre autour des problématiques du numériques avec d’autres intervenants comme Marie-Anne Bernasconi, une française venue parler de l’économie participative. Ou encore Fella Gaouar, fondatrice de la société Intelligent Network qui regroupe des experts des réseaux, télécoms, et communication. Ainsi que Claire Estagnasié, rédactrice en chef du site féminin algérien, Tinhinane, entre autre.