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Mr ABDELMALEK SAHRAOUI, PDG de PROMO INVEST et PETROSER à Algérie-éco « L’Agriculture en Algérie doit retrouver ses lettres de noblesse »

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Interview réalisée par Fatma Haouari

Dans cette interview qu’il nous accordé, Mr Abdelamalek Sahraoui, PDG de Promo Invest et Petroser, estime que l’agriculture est le secteur phare qui pourra sortir l’économie nationale de la dépendance aux hydrocarbures par l’effet d’entrainement qu’il peut avoir sur tous les autres secteurs. Pour ce grand exploitant agricole et précurseur dans le secteur privé dans les biens et services pétroliers, les produits du terroir sont un atout majeur  de l’Algérie sur les marchés extérieurs vu l’excellence de leur qualité.

 

Algérie-éco : parlez-nous de votre parcours et comment êtes-vous devenu le plus grand exploitant du pays ?

Mr Abdelmalek Sahraoui : En 1995, j’étais à la croisée des chemins. Je commençais sérieusement à réfléchir pleinement à ce que je voulais faire de ma vie. Trois choix s’offraient à moi : poursuivre mes études, m’investir dans la politique ou entrer de plein pied dans le monde du travail. J’ai choisi cette dernière option car le domaine des affaires m’intéressait surtout qu’on avait déjà dans la famille un lopin de terre agricole. Notre défunt père, décédé en 1999, cultivait  7,5 hectares, dont 1,5 hectare en propriété d’héritage et les 06 hectares en location. Nous avons décidés de prendre la relève. Ce n’est certes pas un grand terrain mais cela constituait la base d’un bon départ vu que nous étions les exploitants. Pour moi, m’impliquer dans l’agriculture était devenu une nécessité mais il fallait organiser, planifier et moderniser nos méthodes de travail et ne plus travailler de manière classique et traditionnelle. Nous avons de ce fait, commencé un programme de reconversion de l’agriculture  maraichère vers l’arboriculture et la viticulture. J’ai créé la première coopérative qui s’appelait AGROECOSER en 1996 dans la commune de Metmour, Daira de Ghriss, Wilaya de Mascara dans le cadre du dispositif de création de coopératives de jeunes au niveau des DEC. En 1999, nos premiers vignobles ont vu le jour à Mascara sur une superficie de 6,5 hectares. Et en 2001, nous avons réalisé dans le cadre du PNDA plus de 3600 hectares de plantations de vignes en faveur des agriculteurs de Mascara, de Saida, de Tiaret et de Blida.

Bien entendu, notre ambition grandissait au fur et à mesure que nous constations les fruits de notre labeur. Cependant, à cette époque, il y’a avait des dysfonctionnements au niveau des ruptures en approvisionnement en carburant, ce qui perturbait notre travail. Nous avons décidé de racheter une station de services, qui était en cours de réalisation et mise en vente par  mon défunt oncle et laquelle par chance se trouvait à proximité de nos exploitations. Cependant le problème persistait et nous manquions constamment de carburant pour faire tourner nos engins. L’agriculture ne peut pas fonctionner sans énergie, les deux sont imbriquées. C’est alors que l’idée de nous lancer dans les services pétroliers nous est venue. En 1997, nous avons créé notre société PETROSER, et nous avons réalisé notre première acquisition d’un camion citerne SNVI en 1999 pour nous approvisionner en carburant, mais malgré cela les ruptures de stock étaient fréquentes. Encore une fois nous étions devant une contrainte qu’il fallait éluder et la décision d’investir dans le créneau de l’énergie se posait avec acuité. Il fallait donc régler le problème à la source. Nous avions alors déposé notre dossier pour l’obtention d’un agrément  afin de commercialiser et  distribuer nous même le carburant et lubrifiants

PETROSER est devenue un acteur majeur dans le domaine de la distribution des carburants et production de lubrifiants et spécialités pour répondre aux besoins du marché national qui ne cesse d’augmenter.

En fait, c’est suite à une série de déboires et de contraintes que cette société est née, est-ce qu’à un certain moment vous n’aviez pas eu envie de tout laisser tomber ?

Les contraintes, les obstacles et les problèmes font partie du quotidien de chacun d’entre nous. Il ne faut pas qu’ils nous atteignent ou brisent notre volonté. Pour ma part, cela a renforcé ma détermination à aller de l’avant. Réussir est d’abord une question de dépassement de soi et comme on dit à chaque problème sa solution.

Quel constat faites-vous de la situation économique actuelle et précisément dans le domaine de l’agriculture ?

Il ya une grande volonté d’aller vers la sécurité alimentaire et énergétique de la part du gouvernement. Je crois que la Loi  08-16 du 03 août 2008 Sur l’orientation agricole est suffisamment claire, elle a apporté des solutions sur les volets opérationnel, professionnel et légal. Elle a consacré pour la première fois dans l’Algérie indépendante le principe de la concession pour l’accès au foncier agricole. Cette loi a donné les grandes lignes sur l’organisation de la profession au tour des institutions au niveau local et national, ainsi que la création du Haut Conseil de l’Agriculture qui doit voir le jour. Ajouter à cela, la promotion de la notion du partenariat entre les acteurs économiques privé-privé, public-privé national ou étranger.

Maintenant à la charge des producteurs nationaux d’œuvrer à ce que la production nationale ait toute sa place. C’est un secteur stratégique à même de nous sortir de la dépendance aux hydrocarbures. Je pense que l’Etat  a défini les priorités et les opérateurs économiques sont conscients des défis qui attendent l’Algérie. Notre pays est agricole par excellence. Il a fait ses preuves par le passé par le slogan « L’Algérie pays de la qualité » lancés durant les années 40 du précédent siècle. L’Agriculture en Algérie doit retrouver ses lettres de noblesse et redevenir ce qu’elle était. L’outil réglementaire et juridique existe, il n ya pas de raisons qu’on y arrive pas d’autant plus que nos produits du terroir sont d’une très grande qualité. Le sol est fertile et le soleil est un atout majeur. Aujourd’hui, il y a un intérêt grandissant pour la labellisation de nos produits afin de les préserver et de les protéger.  Le ministre de l’agriculture a donné des instructions dans ce sens, d’où il a crée un comité de suivi pour la mise en place du processus de labellisation comme stipulé dans la loi. Du coté du  FCE, il ya un travail assidu pour la mise en place d’un label algérien à travers son programme « Bassma Djazairia ». Toutes les conditions pour le développement d’une économie sociale et solidaire sont réunies et c’est à nous de faire en sorte que cette économie prenne son envol. Ceci dit, on ne peut développer notre économie qu’à travers un effet d’entrainement de tous les secteurs. Commençons d’abord par l’agriculture qui va entrainer le développement des autres secteurs. Il ne faut  pas oublier qu’aujourd’hui, le plus gros des échanges et des exportations en dehors des hydrocarbures, ce sont les produits agricoles. C’est un grand pourvoyeur de devises.

Pensez-vous que nos produits ont leur place dans les marchés extérieurs ?

Absolument ! Nous  avons énormément de produits de qualité très demandés. La datte Deglet Nour, la menthe de Timimoune, la figue de Beni-Maouch, etc. Nos produits sont bio, de bonne facture et leurs prix sont abordables. Les fruits et les légumes d’Algérie sont à eux seuls un label. En outre nous avons un atout majeur dans la culture des fruits hors saison que nous pouvons produire massivement à partir du mois de novembre jusqu’au mois d’avril. Cette spécificité est un point très fort et avec la technologie, il ya des variétés qui sont développées qui, il faut le préciser, n’ont rien à voir avec les cultures  GM, de qualité supérieure qu’on  peut exporter en Europe. Je vous signale qu’il y a un programme  datant de 2010 qui a pour objectif  d’atteindre 1 million d’hectare pour la production de l’huile d’olive. Avec ce programme, l’Algérie peut devenir  leader dans le monde dans la production de l’huile d’olive. Dans le Constantinois, on peut développer un pôle d’excellence dans le segment des céréales. Tout ceci est une réalité, les potentialités existent et cela a été confirmé par Monsieur de Premier Ministre Abdelmalek Sellal lors de sa dernière visite à Constantine.

Parlez-nous de vos produits ?

Nous produisons  actuellement tout ce qui est fruit ; la pêche, la nectarine, la cerise, le raisin, la prunes sous la marque  « Slatna », l’huile d’olive sous la marque « Terra Lina » et en ce qui concerne les légumes la pomme de terre, la tomate et autres légumes de saison sous la marque « Aghriss ». Nous sommes implantés dans l’ouest et le Sud du pays. L’exploitation de Saida intègre une unité de trituration de l’huile d’olive. Vous pouvez consulter la liste de nos produits sur notre page facebook : https://www.facebook.com/OrusAgriculture/?fref=ts

Il faut préciser, par ailleurs, que le soutien moral des autorités publiques nous a encouragés  à travailler  davantage et d’avoir cet esprit de pérennisation.

Vous avez tissé des partenariats avec les Américains, que vous ont-ils apportés ?

En effet, notre partenariat avec les américains s’articule au tour d’échange du savoir-faire dans le domaine de la mécanisation, l’organisation, la conduite des cultures, de l’itinéraire technique de production et de l’engineering.  Il s’agit d’un partenariat avec une approche différente de celle des européens.  Les Américains n’ont pas de limites dans  la recherche et la technologie.  Ils sont habitués aux cultures intensives et hyper-intensives. Ils sont dans une logique de développement continu et nous sommes également dans cette démarche. Et je crois, Dieu merci, que nous avons atteint nos objectifs mais nous ne comptons pas nous arrêter en si bon chemin.

Qu’en est-il  de votre projet avec les Australiens pour développer la culture  in vitro ?

C’est un projet de développement  des semences et des tubercules de pomme de terre afin d’éviter l’importation des produits finis qui sont porteurs de maladies. Cela nous permettra de produire pour nos besoins internes mais également pour préserver nos sols des contaminations qui peuvent le détériorer. Nos terres sont vierges et c’est un acquis qu’on doit protéger. Le projet est implanté au niveau du Centre de Recherche et Développement « R&D Center » à Hassi Bounif dans la wilaya d’Oran. Il  avance bien en partenariat avec l’Université de Mascara et celle d’Oran. Les produits in vitro seront prêts avant la fin de cette année.

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