La croissance du produit intérieur brut (PIB) de l’Afrique devrait se consolider en 2016, à 4.5 et 5 %. Elle était de 4,5% l’année dernière. Après deux années d’expansion modérée (3.5 et 3.9 % en 2013 et 2014), selon le département statistiques, relevant de la BAD (Banque Africaine du développement). En 2014, la performance a été inférieure aux attentes, d’un point de pourcentage environ, l’économie mondiale restant fragile et certains pays africains étant confrontés à de graves difficultés intérieures. Mais l’économie mondiale reprend des couleurs et si les prévisions de cette édition du rapport Perspectives économiques en Afrique se révèlent correctes, alors l’Afrique devrait bientôt renouer avec les impressionnants taux de croissance d’avant la crise économique mondiale de 2008/09.
Les écarts entre les régions ne laissent pas d’étonner : l’Afrique de l’Ouest affiche une croissance relativement soutenue de 6 % en 2014, malgré le combat qu’elle livre contre le virus Ebola. Au Nigéria (6.3 % de croissance), l’impulsion est essentiellement venue des secteurs non pétroliers, signe que l’économie se diversifie. A contrario en Afrique australe, la croissance est passée sous la barre des 3 %, la locomotive de la région, l’Afrique du Sud, n’enregistrant qu’une hausse de 1.5 %.
Côté offre, des secteurs comme l’agriculture, les industries extractives, la construction et les services sont les principaux moteurs de l’expansion. Côté demande, l’impulsion provient de la consommation privée et des investissements dans les infrastructures.
Jusqu’ici, ajoute la même source, les économies africaines ont relativement bien résisté à l’effondrement des cours internationaux des produits de base. La production a souvent augmenté malgré cette baisse des prix, sachant que la croissance a également été dopée par d’autres secteurs. Mais si cette faiblesse des cours des matières premières perdure ou s’aggrave, le tassement de la croissance dans les pays riches en ressources pourrait s’accentuer, les gouvernements devant tailler dans les dépenses. Ils resteront à l’affût des évolutions sur les marchés clés, notamment en Europe et en Chine.
Dans les pays où les tensions inflationnistes se sont relâchées, les taux d’intérêt directeurs ont été abaissés pour stimuler la croissance. Dans plusieurs pays néanmoins, la monnaie a subi des pressions sur le marché des changes, auxquelles les banques centrales ont réagi en durcissant leurs politiques, afin de stabiliser les cours et d’endiguer l’inflation. La plupart des pays africains ont poursuivi leurs politiques budgétaires prudentes pour maintenir les déficits à des niveaux viables. Mais dans certains cas, y compris des pays exportateurs de pétrole, la situation budgétaire s’est dégradée malgré les efforts pour limiter les dépenses et améliorer le recouvrement des impôts.