AccueilActualitéNationalColloque du CGF : sauver la maison algérienne, un défi

Colloque du CGF : sauver la maison algérienne, un défi

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Le douzième colloque de la Confédération générale des finances (CGF) s’est ouvert ce matin pour deux jours. Au regard du contexte économique actuel, avec la chute des prix du baril notamment, c’est l’occasion pour le groupe de travail de s’interroger sur la géo économie du pays à l’horizon 2020.

Avant de savoir comment « sauver la maison algérienne », il faut identifier les problèmes qui conduisent le pays dans la mauvaise direction. « La perte de la morale collective, le problème de la violence, la corruption généralisée, l’indifférence et le fatalisme sont les cinq maladies propres à l’Algérie », a indiqué Ahmed Benbitour, ancien chef du gouvernement. Pour remédier à l’ensemble de ces points évoqués et créer un nouveau mode de gouvernance, il faut à tout prix que le pays « quitte la rente et la privation pour entrer dans une économie du savoir », a-t-il ajouté.

De plus, la politique budgétaire et fiscale du pays est un point sensible. « Peut-on continuer à dépenser au même rythme alors que les prix du baril ont baissé ? », interroge Ahmed Sadoudi, ancien DG du Budget de l’Etat, ex 0 à la Banque Mondiale. En effet, pour l’année 2016 les dépenses budgétaires ont connu « une évolution considérable de 500% » en 2016 par rapport à 2000, et en particulier les dépenses de consommation. En poursuivant ainsi, le déficit se creuse et l’économie algérienne va droit dans le mur. «  Pour continuer à ce même rythme, il faudrait que les prix du baril atteignent les 110 dollars afin de couvrir les dépenses de fonctionnement et d’équipement », a-t-il ajouté.

Mais on ne peut pas évoquer la politique budgétaire du pays sans l’associer la politique fiscale. La mauvaise gouvernance des finances publiques n’est pas un secret, mais il faut agir rapidement pour remettre de l’ordre. « Il faut rationnaliser les finances publiques et aller vers des ajustements budgétaires. Les dépenses ne peuvent pas être fixées au même niveau », a confirmé Ahmed Sadoudi. C’est pourquoi, selon lui, l’Etat aurait dû privilégier la réforme budgétaire dans un premier temps en fixant des objectifs sur le long terme.

L’Algérie doit investir dans la recherche et le développement

Face à la mauvaise gestion, à l’instabilité géopolitique, au développement du marché informel et à la fuite des cerveaux, l’Algérie doit impérativement investir dans la recherche et le développement. « Le problème à ce jour est de savoir si nos chercheurs ont les compétences requises pour faire le travail qui se fait ailleurs. Nous sommes à la frontière du savoir, nous avons beaucoup de retard », a indiqué Farid Benyahia, Professeur aux Universités et expert international. Bien qu’il y ait un budget attribué à la recherche et au développement, « le management de la recherche scientifique ne se fait pas et la pédagogie enregistre un retard important », a-t-il ajouté.

Dans ce contexte, la fuite des cerveaux s’accentue. « Elle coûte plus de 100 milliards de dollars à l’Algérie car vous formez quelqu’un depuis le primaire mais dès lors qu’il part à l’étranger c’est un manque à gagner », a-t-il affirmé. Par conséquent, l’Algérie a formé une élite étrangère et « avec cette diaspora on pourrait revoir le modèle algérien ». Certes nous avons les moyens d’évoluer dans le bon sens, mais pour cela « il faut de la volonté ». De plus, cette fuite en avant de « la matière grise algérienne » cache également l’incapacité du pays à la satisfaire par un manque de reconnaissance notamment.

Il n’y a pourtant aucun doute sur les potentiels de l’Algérie, mais il suffit de « les identifier et les valoriser ».

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