Le président de la FAC considère que le Crédit à la consommation, tel qu’il est conçu, n’encouragera nullement la production nationale. Bien au contraire.
La Fédération algérienne des consommateurs réclame une séparation entre le crédit à la consommation et le crédit véhicule. Le vice-président de cette organisation, Menouar Hacene a affirmé hier, au forum d’El Moudjahid, que les autorités ont mis en place ce crédit pour encourager la production nationale alors que l’essentiel des produits éligibles dans le cadre de ce mécanisme ne répondent pas au taux d’intégration mondialement reconnu, à savoir 40 %. En effet, selon Menouar Hacene, l’introduction du véhicule algérien, Renault Symbol en l’occurrence, dans la liste des produits éligibles au crédit à la consommation est une manière de détourner ce crédit de ses principaux objectifs. Car, a-t-il expliqué, il existe seulement une marque de voiture en Algérie, ce qui pourrait bien enfreindre les règles de la concurrence. « J’estime que ça ne dépasse pas les 7% ». Il précise encore que « nous faisons uniquement du montage, voire du boulonnage, au niveau local», a-t-il déclaré non sans préciser : « on a mis en place le crédit à la consommation pour encourager la production nationale, mais finalement, on va encourager davantage les producteurs étrangers qui nous fournissent la grande partie des produits, puisqu’on se limite à faire du montage ».
Sur un autre volet, le Président de la Fédération Algérienne des Consommateurs a pointé du doigt la discrimination en matière d’intégration, entre les produits éligibles aux crédits à la consommation, en citant comme exemple les véhicules Renault dont le taux d’intégration ne dépasse pas les 10% et l’électroménager dont on exige un taux minimal de 40%. Il a fait savoir, par ailleurs, que le trésor public gagne plus dans l’importation de véhicule que dans la production locale, il a aussi expliqué : « du moment qu’on fait du montage de véhicules, on paie uniquement 5 % des droits de douanes sur les pièces importées pour le montage, alors qu’on exige 35 % des frais de douanes pour l’importation d’un véhicule neuf ».
De ce fait, la Fédération recommande la mise en place d’un crédit spécial véhicule en dehors du crédit à la consommation. « Il faut un crédit avec des conditions et des modalités spécifiques aux véhicules, pour permettre à d’autres produits de revoir à la hausse leur taux d’intégration et se conformer à la norme internationale», a indiqué son président, Menouar Hacene.
Nadir Allam