La commémoration du 24 février, date marquant la célébration du double anniversaire de la création de l’Union générale des travailleurs algériens (UGTA) et de la nationalisation des hydrocarbures, intervient cette année dans un contexte très particulier. La baisse des prix du pétrole de 140 dollars le baril à 30 dollars le baril en une année, a chamboulé toutes les cartes pour les producteurs de pétrole comme l’Algérie. En effet, inattendue, cette situation devient de plus en plus préoccupante pour le Gouvernement qui semble vouloir revoir à tout prix ses calcules dans sa stratégie économique du pays. A commencer par la politique de Sonatrach, figure emblème de l’économie de l’Algérie. Les spécialistes estiment que des défis majeurs attendent l’entreprise pour faire face à cette crise qui va, semble t-il, perdurer dans le temps.
On annonce dès à présent que Sonatrach compte faire face à la crise pétrolière par la réduction des couts de production, l’augmentation de la production des meilleurs gisements, et l’extension des prospections en Afrique et dans l’Off Shore. Les responsables de cette entreprise veulent toutefois rassurer que les réserves pétrolières couvriront les besoins du marché national jusqu’en 2030.
On peut lire également dans la revue Algérie énergie du ministère de l’Énergie qui a été consacrée à l’essentiel de son dernier numéro au plan de développement de la compagnie nationale des hydrocarbures, que « Sonatrach va consacrer aux investissements prévus dans le plan de développement qu’elle a arrêté pour la période 2015-2019, plus de 90 milliards de dollars pour la réalisation de dizaines de projets dans lesquels l’activité amont se taille la part du lion avec 71 milliards de dollars, le segment aval 20% et l’activité transport par canalisations 7%.
Selon les rédacteurs de cette revue, la majeure partie de ces investissements aura effectivement lieu au cours des trois premières années du plan : 15,5 milliards de dollars en 2015,22 milliards de dollars en 2016 et 23 milliards de dollars en 2017. Sur ces 90 milliards de dollars, 11 milliards de dollars proviendront de nos partenaires internationaux. Le reste proviendra de nos fonds propres et des alternatives qu’offre le réseau national de financement. Aussi, avec des dépenses arrêtées à plus de 3 milliards de dollars par an, Sonatrach projette selon la revue, de forer une moyenne de 125 puits d’exploration par an. Il est attendu également d’augmenter le niveau de production à près de 225 millions de tonnes équivalent pétrole (TEP) à l’horizon 2019 dont plus de 60% de gaz naturel. Un montant de 48 milliards de dollars sera consacré à cet objectif. L’apport des nouveaux projets sur la période 2015-2019 sera de l’ordre de 126 millions de TEP dont 70% de gaz naturel.
Tout cela augure de bons résultats, pourvu que ces objectifs soient concrétisés sur le terrain et pourvu que Sonatrach puisse aller jusqu’au bout de ses ambitions sans aucun obstacle.
A noter tout de même que les résultats financiers de l’entreprise sont inquiétants vu la baisse des recettes. Certes les investissements engagés dans le secteur de l’énergie au premier trimestre 2015 ont atteint un montant de 327 milliards DA, l’équivalent de 3,6 milliards de dollars, donc une hausse de 19% par rapport à la même période de l’année 2014, selon le ministère de l’Energie mais il reste que la production, est en baisse de 8,2%.
Imène A.