Les pays de l’Opep et les pays producteurs de pétrole non membres de cette organisation sont « proches » d’un accord visant à stabiliser les prix du pétrole tombé récemment à des niveaux historiquement bas, a assuré samedi le président vénézuélien Nicolas Maduro et repris par l’AFP. « Nous sommes désormais proches de nous mettre d’accord entre les pays pétroliers de l’Opep et les non membres », a déclaré à la presse à Caracas M. Maduro, dont le pays est membre fondateur de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole, précisant toutefois: « être proche ne veut pas dire que nous y sommes ».
Ces propos coïncident avec le voyage en Russie, pays producteur non membre de l’Opep, samedi du ministre du Pétrole et des minerais, Eulogio del Pino, lors d’une tournée qui doit le mener également au Qatar, en Iran, et en Arabie Saoudite. « Nous rencontrons quatre pays clefs, dans le cadre de la proposition formelle que le Venezuela a faite aux membres et non membre de l’Opep » pour relever les prix, avait déclaré vendredi Eulogio del Pino avant son départ, ajoute la même source.
La décision en novembre 2014 de l’Opep -sous la pression de Ryad- de ne pas réduire l’offre pour soutenir le marché en baisse a provoqué un effondrement des cours, tombés de 110 à 30 dollars le baril.
Le Venezuela, qui dispose des plus importantes réserves du monde, mène en vain, depuis plus d’un an, une campagne pour lutter contre la chute des prix auprès de (Opep) à qui il a proposé la semaine dernière une réunion extraordinaire pour février.
Jeudi, le ministre russe de l’Energie avait indiqué que le cartel pétrolier voulait convoquer une réunion en février non limitée à ses membres et que Moscou était prête à y participer. Il a précisé que l’Arabie saoudite avait évoqué dans le passé la possibilité d’une baisse générale de production de 5%.
Ces déclarations ont entrainé un nouveau bond des cours du brut, au plus haut en trois semaines. Vendredi soir, le cours du baril de « light sweet crude » (WTI) dépassait les 33 dollars et celui du Brent, les 34 dollars.
Le baril du pétrole autour des 40 dollars en 2016
Par ailleurs, et selon des propos de spécialistes repris par l’agence Reuters, les cours du pétrole ne dépasseront pas les 40 dollars le baril en 2016 avec l’arrivée du brut iranien sur un marché déjà saturé.
29 prévisionnistes interrogés par l’agence pensent que le baril du Brent se stabilisera à une moyenne de 42,5 dollars durant l’année en cours.
Le baril de Brent, dont le cours moyen était à environ 54 dollars sur l’ensemble de l’année 2015, a chuté de près de 9% depuis le début du mois et de près de 70% par rapport à son point haut de 115 dollars en juin 2014.
Les cours du pétrole sont tombés sous le seuil de 30 dollars le baril ce mois-ci, soit, au plus bas prix depuis 2003.
« La question immédiate la plus importante pour le marché va être de déterminer combien de pétrole l’Iran va réinjecter sur le marché, car, la production iranienne dans un sens ou dans l’autre devrait avoir un impact sur les cours », estiment les analystes.
Les tensions entre l’Arabie saoudite et l’Iran peuvent constituer un obstacle à la formation d’un consensus au sein de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) sur une réduction de la production, relèvent encore les analystes. es derniers s’attendent à ce que le Brent et le brut léger américain (WTI) s’établissent en moyenne à 34,4 dollars et 33,2 dollars au premier trimestre 2016.