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Pressions sur les réserves de change, inflation et vérité des prix : Algérie face à la crise

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Les réserves totales ont chuté de 194 milliards de dollars en 2013 à un montant estimé de 108 millions de dollars en 2016 et devraient se réduire davantage, à 60 milliards de dollars, en 2018.

La rigueur budgétaire va avoir de plus en plus d’impact négatif sur le front social et économique dans les deux ans à venir. Un taux d’inflation qui va crescendo avec l’application des prix réels du marché notamment en ce qui concerne l’énergie, un pic de chômage, vu la suspension des recrutements dans la fonction publique qui absorbe le plus gros des salaires, dévaluation du dinar et ce qu’elle entraîne comme amenuisement du pouvoir d’achat. Seul élément positif est l’émergence du secteur privé qui a la lourde tâche de redresser la barre. Les algériens devront donc retrousser leurs manches et faire appel à leur génie pour éviter de sombrer dans le chaos économique.

En outre le gouvernement doit opérer dans l’urgence des réformes profondes et libérer les initiatives si l’on a pour objectif de minimiser les conséquences d’un effondrement économique d’ici 2018, une année que la Banque Mondiale prédit comme celle qui sonnera le glas.

L’institution financière mondiale qui vient de publier son rapport de juillet sur la situation économique dans le contexte actuelle de crise du pétrole  dans la région MENA prévoit des perspectives sombres  pour cette zone, notamment pour les pays producteurs de pétrole qui dépendent totalement des recettes pétrolières pour faire tourner leur économies et qui n’arrivent pas à pallier leurs déficits en l’absence d’une diversification économique hors hydrocarbures. Le rapport  consacre un large pan de son enquête à l’Algérie étant  un pays dépendant de la rente pétrolière.

Le document indique que « sur une production totale d’environ 1,1 million de barils/jour, l’Algérie exporte 540 000 barils/jour. Cependant, la production de pétrole brut et de gaz naturel a régulièrement  diminué ces dernières années, en raison principalement de retards répétés des projets, de difficultés pour attirer des partenaires d’investissement, de l’insuffisance des infrastructures et de problèmes techniques.

L’économie est massivement dépendante des hydrocarbures pour ses exportations et ses recettes publiques, à hauteur de 95 % et de 75 % respectivement ». En expliquant que « l’effondrement des prix du pétrole a grevé les finances publiques, la balance commerciale et les réserves de change. Le déficit budgétaire s’est creusé de 1,4 % du PIB en 2013 à 15,7 % du PIB en 2016. Les réserves totales ont chuté de 194 milliards de dollars en 2013 à un montant estimé de 108 millions de dollars en 2016 et devraient se réduire davantage, à 60 milliards de dollars, en 2018 ». Et de poursuivre « la détérioration des termes de l’échange de l’Algérie a entraîné une dépréciation nominale de 20 % du dinar depuis la mi-2014. L’inflation a augmenté à 4,8 % en 2015. Confrontés à une baisse constante des recettes pétrolières et gazières ainsi qu’à une hausse de la facture des importations ».

Pour faire face à cette crise, le rapport détaille les décisions prises par l’Algérie « les pouvoirs publics ont adopté un ensemble de mesures correctives dans le cadre de la loi budgétaire de 2016. Établi sur l’hypothèse d’un prix moyen du pétrole de 35 dollars le baril, le budget 2016 prévoit une réduction de 9 % des dépenses, principalement des investissements en biens d’équipement et une augmentation de 4 % des recettes fiscales ». La BM soutient que « l’ensemble de mesures destinées à soutenir les recettes prévoit une hausse de 36 % des prix des carburants, une augmentation des taux de TVA sur la consommation de carburants et d’électricité, et une hausse des taxes d’immatriculation des voitures. D’autres ajustements des tarifs de l’énergie et des nouvelles licences d’importation ont été annoncés, mais les détails restent pour l’heure inconnus. Ces mesures sont les premières étapes en direction d’une éventuelle réforme complète des subventions coûteuses et régressives de l’Algérie (les subventions des carburants et autres représentent plus de 12 % du PIB) ». En relevant que « le budget permet aussi aux pouvoirs publics d’adopter d’autres mesures correctives si les prix du pétrole tombent au dessous de 35 dollars le baril et d’emprunter sur les marchés extérieurs. Ces mesures concernent les nouvelles licences d’importation, une augmentation des prix de l’électricité à un niveau plus proche de son coût et une nouvelle dépréciation de la monnaie ».

Le rapport souligne que « les pouvoirs publics ont tenté d’ouvrir les entreprises publiques à l’investissement privé. Le budget de 2016 inclut des mesures autorisant les investissements privés dans des entreprises publiques, la création de nouvelles zones industrielles et un assouplissement des restrictions imposées à l’investissement des revenus tirés d’allègements fiscaux. Une nouvelle législation a été votée par le parlement en juillet à l’effet d’améliorer les secteurs économiques autres que le secteur pétrolier » conclut le rapport.

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