Didi Chuxing, roi des réservations de voiture avec chauffeur en Chine où il vient de forcer son rival américain Uber à faire marche arrière, envisage désormais de s’attaquer à d’autres marchés dans le monde.
« Nous aspirons à être une entreprise mondiale, nous pensons que c’est notre mission », a indiqué Jean Liu, le président du groupe, lors de la conférence WSDJ Live qui s’achevait mercredi en Californie.
« Nous pensons que l’expertise et les connaissances que nous avons accumulées en Chine peuvent bénéficier à d’autres marchés », a-t-il ajouté.
D’après Jean Liu, Didi aimerait là où c’est possible collaborer avec des services locaux de réservation de voiture avec chauffeur, mais il envisagera aussi de se lancer de manière indépendante là où cela n’existe pas encore.
Didi revendique presque 90% du marché chinois des réservations de voitures sans chauffeur, dont il semble avoir désormais le contrôle incontesté après un accord annoncé cet été avec Uber.
Ce dernier, qui perdait énormément d’argent en Chine, a fini par accepter d’y revendre ses activités à Didi, en échange d’une participation de 20% dans le nouvel ensemble. Uber rejoint ainsi au capital de Didi le groupe informatique américain Apple ou les géants internet chinois Alibaba et Tencent. Il a aussi assuré que Didi conservait de bons partenariats avec Uber et Lyft sur le marché américain.
Lyft, qui avait tenté de contrer Uber l’an dernier en s’alliant justement avec Didi, a également affirmé que ses relations avec ce dernier n’étaient pas mises en danger par les nouveaux rapports que le groupe chinois entretient avec Uber. « Nous continuons à trouver des moyens de travailler ensemble », a assuré John Zimmer, cofondateur et président de Lyft, lors de la conférence.
Jean Liu dit que Didi assure 20 millions de trajets par jour, soit trois fois plus que tous les autres services similaires dans le monde combinés, et met en avant l’incroyable quantité de données que cela représente.
Ses logiciels les analysent pour en savoir plus sur les conducteurs et les passagers, et ainsi tenter d’anticiper où des trajets vont avoir lieu. Mais le groupe chinois estime que toutes ces informations pourraient aussi l’aider à s’adapter à l’essor des voitures sans chauffeur, souvent présentées comme l’avenir des transports urbains.
Uber a déjà commencé récemment à tester un service de voitures sans chauffeur à Pittsburgh, en Pennsylvanie (est des Etats-Unis). Et les voitures sans chauffeur sont également l’un des domaines explorés par Lyft, qui contrairement à ses deux rivaux dit vouloir se concentrer sur le marché américain.
Il avait conclu en début d’année une alliance stratégique visant entre autres à développer une flotte de voitures autonomes qui pourraient être proposées à la demande aux consommateurs.
Et John Zimmer dit croire en une prochaine « révolution des transports » dérivant de l’essor des voitures sans chauffeur, suite à laquelle d’ici 2025 « la propriété privée des voitures sera pratiquement finie dans les grandes villes américaines ».
Source : AFP