Le ballet diplomatique opéré par le ministre de l’énergie auprès des grands producteurs de pétrole a eu un effet positif sur l’image de l’Algérie et son redéploiement sur la scène internationale.
Une politique dynamique adoptée jusque là qui reste encore à parfaire sur d’autres volets mais néanmoins qui apporte sans coup férir, des retombées appréciables et ce en restant fidèle aux principes de la non-ingérence dans les affaires d’autrui et en se positionnant en médiateur auquel on demande d’intervenir quand la situation se corse.
Un article du site américain spécialisé dans l’information énergétique Oil Price confirme cette évidence. « L’Algérie qui a facilité les négociations sur un accord de gel de production entre les deux rivaux pétroliers, l’Arabie saoudite et l’Iran, analyse le site, va jouer un rôle essentiel dans tous les futurs accords de production de l’OPEP ».
Intitulé « pourquoi l’Algérie va devenir un élément clé dans tous les accords Opep », Oil Price qui fournit l’information sur le pétrole aux grands médias de l’Amérique du nord comme CNN Money, Yahoo Finance, Nasdak, CNBC, Business Insider et Time Magazine, explique que « l’Algérie a réussi grâce à ses relations de longue date avec l’Arabie Saoudite et l’Iran à rapprocher les deux antagonistes pétroliers, connus pour leur différend au sein de l’organisation ».
Précisant que « le ministre de l’Energie Noureddine Boutarfa qui a assisté aux différentes discussions privées entre les deux rivaux pétroliers, a été à l’origine de ce rapprochement en incitant les responsables saoudiens et iraniens à s’engager dans un accord unifié ».
L’article soutient que « les discussions lors du 23ème congrès mondial de l’énergie tenu dernièrement à Istanbul, ont pris une tournure surprenante lorsque le ministre de l’Energie algérien a pris les devants dans cette affaire » et ce dans l’objectif de faire avancer les négociations sur l’accord d’Alger.
Oil Price indique que « l’Algérie a réussi à faciliter les négociations préalables entre les deux pays en les ramenant à la table des négociations, alors qu’ils avaient par le passé échoué à se mettre d’accord sur les principaux aspects de l’accord »
Le consensus, tributaire de la Russie
En ajoutant qu’ « étant affectée par la chute des cours de pétrole qui ont réduit ses exportations, l’Algérie a œuvré pour la réussite de ces négociations qui vont aider les pays membres de l’Opep à retrouver leur stabilité économique ». En poursuivant que « les préoccupations à l’égard de la participation des autres pays hors Opep à cet effort de stabilisation du marché sont, toutefois, croissantes malgré les déclarations du président Russe, Vladimir Poutine, qui avait annoncé la volonté de son pays de coopérer avec l’OPEP pour redresser les cours ». Selon le site américain « des responsables pétroliers russes à l’instar d’Igor Setchine, vice président de Rosneft et du ministre de l’Energie, Alexander Novak, ne partageaient pas l’avis de Poutine sur cette question ».
Il faut rappeler que la prochaine réunion de l’Opep, prévue le 30 novembre à Vienne, devrait évoquer la contribution russe à la mise en pratique d’un accord sur un gel de la production, dont le principe a été approuvé lors de la réunion de l’organisation à Alger.
Pour Oil Price « la phase la plus difficile consiste à définir les contributions des pays membres de l’Opep pour ramener leur plafond de production entre 32,5 et 33 mbj ». Le site estime toutefois que « l’Opep est sur la bonne voie vers la baisse de sa production qui va se traduire par une remontée rapide des cours, prévoit le média américain en s’appuyant sur les anticipations du ministre du Pétrole saoudien, Khalid Al-Falih qui table déjà sur un possible rebond à 60 dollars d’ici la fin de l’année ».
L’accord reste donc tributaire de la décision de la Russie car si cette dernière précise le média américain « participe à cette réduction, les conséquences seront positives pour toutes les grandes compagnies pétrolières russes et celles des pays membres de l’Opep qui vont largement bénéficier de l’accord d’Alger ».En affirmant enfin en guise de conclusion que « le succès de l’OPEP signifierait le retour de la croissance économique à des pays comme l’Algérie en augmentant la valeur de leurs monnaies locales ».
Fatma Haouari