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Ali Hamani : « Il y a eu la fermeture de certaines entreprises de boissons à cause du Coronavirus »

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Dans cet entretien, le président de l’Association des producteurs algériens de boissons (APAB) M. Hamani nous parle de la situation des entreprises du secteur impactées par la pandémie du Coronavirus. Il affirme que face aux différentes contraintes rencontrées par les producteurs, l’APAB avait saisi Monsieur le ministre du commerce.

Algérie-Eco : Le secteur des boissons a été touché comme d’autres activités par les conséquences du Coronavirus, comment décrivez-vous la situation actuelle des entreprises du secteur?

M. Hamani : Les difficultés rencontrées par les producteurs de boissons en se superposant ont véritablement impactées leurs activités. Ces difficultés se résument comme suit : Le refus d’octroi des autorisations de circulation du personnel et des marchandises par certaines Wilaya a impacté l’activité de certaines entreprises de production de boissons et celles des dérivées du lait (Fromages, yaourts, crèmes fraîches…) ainsi que les sociétés de production d’emballages au motif que ces dernières n’ont pas été considérées comme des producteurs de produits sensibles; L’article 15 du décret du 24/03/2020 a créé des perturbations au niveau de certaines entreprises de production car certains représentants des travailleurs considèrent que cet article fait obligation aux entreprises quant à son application et vont jusqu’à demander et même exiger la mise en congé spéciale de 50% des effectifs avec rémunération;  La décision de fermeture unilatérale prise par un certain nombre de distributeurs de gros et de points de vente de détail de produits alimentaires a engendré la cessation d’activité de certaines sociétés de production se trouvant submergées d’importants surstocks de produits finis; mesure accompagnée par la mise au chômage technique et/ou la mise en congé exceptionnel du personnel. Il est à noter que certaines entreprises ont opté pour des licenciements. La fermeture des points de vente et la mise en congé du personnel des unités de production a asséché la trésorerie des entreprises concernées (arrêt des recettes alors que les dépenses continuent de s’accumuler) au risque de les mettre en faillite

Cependant, il faut souligner que nous avons salué  l’instruction N°172 du 15 avril  de Monsieur le Premier ministre qui a apporté des clarifications très importantes pour les opérateurs économiques en précisant notamment la nécessité du maintien de l’activité économique et a apporté des précisions sur l’application de la mise en congé des 50% des personnels et la facilitation des autorisations de transport des personnels et des marchandises.

Cette instruction a permis à certaines entreprises, le maintien de la production mais aussi de continuer à assurer leur planning d’exportation. Elle a permis aussi, d’alimenter le marché national durant cette période difficile que nous traversons et de subvenir aux besoins de la population durant la période du mois de ramadan.

Y a-t-il des entreprises qui ont fermé suite à cette crise?

Oui, il y a eu des fermetures de certaines entreprises dont la décision a été prise par les responsables concernés pour atténuer les charges par rapport à ce qui a été cité plus haut. Ces entreprises ont repris leurs activités et ont assumé leurs disponibilités sur le marché.

Il y en a d’autres qui ont réduit leur volume de production

Quelles sont les solutions que votre association pourrait présenter pour faire face à cette situation?

Face aux différentes contraintes rencontrées par les producteurs, l’APAB avait saisi Monsieur le ministre du commerce, pour solliciter son intervention de façon à faire obligation aux distributeurs et aux points de vente pour assurer une activité normale et régulière et d’intervenir auprès des autorités concernées pour l’obtention des autorisations nécessaires au maintien de nos activités économiques.

En ce qui concerne l’impact de cette crise sanitaire du COVID-19, nous avons saisi également Monsieur le Premier Ministre lui soumettant un certain nombre de mesures pour permettre une reprise rapide des activités de nos entreprises et leur éviter la mise en faillite et permettre à celles-ci de faire face aux conséquences attendues. Nous avons préconisé à ce que certaines de ces mesures doivent être mises en application en urgence et ne pas rester comme effet d’annonce, à savoir la mise en place d’un moratoire fiscal et parafiscal, le report de tous les échéanciers de remboursements des prêts bancaires, la mise en place d’un découvert bancaire exceptionnel bénéficiant d’un taux préférentiel, faire assumer à la Caisse Nationale d’Assurance-Chômage sa mission principale d’organisme algérien chargé de l’indemnisation des salariés ayant perdu leur emploi pour raison économique. Il est à noter que cette caisse est financée par les cotisations sociales. La Caisse devrait donc assister les travailleurs lorsque ceux-ci perdent leurs emplois temporairement ou définitivement.

Il est à noter que l’APAB a salué et apprécié les différentes mesures économiques prises par le Gouvernement visant à atténuer l’impact de la pandémie sur les activités économiques dont le but est de préserver l’outil national et les emplois.

Nous avons souhaité que les mesures prises par le Ministère du travail, concernant les taxes parafiscales soient plus ambitieuses sur le plan du moratoire au profit des entreprises leur permettant de traverser cette crise. Nous avons aussi, formulé des propositions de mesures pour la préparation de la reprise et la relance de la croissance

Vous avez rencontré le ministre du Commerce, quels ont été les points abordés ?

Oui, nous avons eu plusieurs réunions avec Monsieur le Ministre du commerce accompagné de ses collaborateurs et du ministre délégué chargé du commerce extérieur sur des sujets liés à la filière boissons, sur les difficultés rencontrées et des points de situation du marché. Nous avons formulé aussi des propositions de mesure pour la prise en charge de certaines difficultés rencontrées et nous avons aussi demandé à ce que le ministère nous accompagne pour le règlement de certains points avec d’autres départements ministériels.

Oui, nous sommes confiants sur l’avenir du secteur des boissons. Toutefois, il faut admettre que la décantation doit se faire, chose que nous disons depuis 2017. Nous avons aujourd’hui des surcapacités en matière de production de boissons et il devient indispensable, d’assainir le marché des boissons par des critères de qualité.

En effet, un produit doit satisfaire à des normes de qualité, en respectant un référentiel normatif ayant trait à la qualité des matières premières, à la qualité des emballages, aux processus, aux matériels et locaux de fabrication, aux aspects sanitaires, analytiques et substantiels, …etc.

Seules les entreprises qui respectent la réglementation, les exigences du marché et les normes de qualité resteront sur le marché. Ce sera le choix et la sanction des consommateurs.

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