Les prix du pétrole étaient en hausse lundi, aidés par une offre qui diminue alors que les perspectives côté demande s’améliorent, le cours de référence américain passant la barre des 30 dollars pour la première fois en deux mois.
Vers 11H10 GMT, le baril américain de WTI pour livraison en juin grimpait de 7,15% à New York par rapport à la clôture de vendredi, à 31,63 dollars. Il a franchi dès le début de séance le seuil symbolique des 30 dollars, une première depuis le 17 mars.
Quant au baril de Brent, il affichait une hausse de 5,66% à 34,34 dollars.
La semaine passée, le Brent est monté de 5% et le WTI a décollé de 19%, après avoir déjà terminé en hausse les deux semaines précédentes. « La journée commence bien » pour le pétrole, a salué Naeem Aslam, analyste de Avatrade.
« Les signes d’une reprise progressive de la demande soutiennent les prix du pétrole« , a estimé Al Stanton, de RBC, alors que de nombreux pays dans le monde poursuivent lundi leur déconfinement progressif.
« Le contrat WTI de juin expire mardi, et rien n’indique pour l’instant que les prix descendront en dessous de zéro cette semaine« , a-t-il ajouté.
Les cours du brut sont en convalescence depuis plusieurs semaines après l’épisode quasi-traumatique du passage en-dessous de zéro dollar du cours du WTI pour livraison en mai le 20 avril dernier, à la veille de sa date d’expiration.
Il s’agit d’un véritable « renversement de situation« , selon Eugen Weinberg, de Commerzbank. Il voit dans la reprise des cours le signe « des importantes réductions de production mises en oeuvre par l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) et ses alliés, et de la baisse (involontaire) de la production aux États-Unis, associées aux espoirs d’un retour prochain de la demande« .
Le cartel et ses principaux partenaires se sont accordés le 12 avril sur une réduction de leur production de 9,7 millions de baril par jour sur deux mois, une mesure exceptionnelle qui est entrée en vigueur le 1er mai.
Depuis, l’Arabie saoudite, le Koweït et les Emirats arabes unis ont annoncé vouloir diminuer encore davantage leur production de brut, dans un contexte d’offre toujours excédentaire et de stockage proche de ses limites.
Malgré « toute cette euphorie, nous pensons cependant qu’il faut rester prudent« , tempère M. Weinberg. « Il faudra probablement attendre quelques années avant que la demande retrouve son niveau d’avant la crise« , a-t-il prévenu.
Afp