L’excès de pétrole devrait continuer à plomber le marché de l’or noir au moins jusqu’à mi-2017, à moins que l’Opep ne mette réellement en pratique sa décision de réduire sa production pour soutenir des prix faibles, a estimé mardi l’Agence internationale de l’énergie.
Lors d’une réunion extraordinaire à Alger le 28 septembre, l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) avait surpris en décidant de ramener sa production à un niveau compris entre 32,5 et 33 millions de barils par jour (mbj), une décision inédite depuis 2008 alors que le cartel produit actuellement à un niveau record.
« Malgré de timides signes que les stocks débordants commencent à se replier, notre prévision offre-demande montre que le marché – s’il est laissé à lui-même – pourrait rester excédentaire durant la première moitié de l’an prochain », a indiqué l’AIE dans son rapport mensuel sur le pétrole.
« Si l’Opep respectait son nouvel objectif, le rééquilibrage du marché pourrait intervenir plus rapidement », a ajouté l’agence basée à Paris.
Les prix du pétrole ont grimpé d’environ 15%, autour de 53 dollars le baril de Brent, depuis l’annonce de cet accord, qui marque l’abandon effectif par le cartel de la guerre des parts de marché engagée depuis 2014 face aux hydrocarbures de schiste américain. Et la Russie s’est déclarée lundi disposée à se joindre aux efforts du cartel dont elle n’est pas membre.
Mais les modalités de la mise en oeuvre de cette décision doivent encore être discutées lors de la réunion du cartel pétrolier prévue le 30 novembre à Vienne, dont dépendra l’impact réel sur le marché, a admis l’AIE.
En septembre, l’Opep a pompé au niveau record de 33,64 mbj, soit 160.000 barils par jour de plus par rapport à août, mais surtout un bond de 910.000 bj sur un an.
La production de l’Irak a atteint un plus haut avec 4,46 mbj, tandis que celle de l’Iran s’est élevée à 3,67 mbj, « légèrement supérieure au niveau moyen de 2011, avant les sanctions internationales », a noté le bras énergétique de l’OCDE (Organisation de coopération et de développement économiques).
En dehors de l’Opep, la Russie a ouvert à fond les robinets en septembre (11,11 mbj) et a permis d’augmenter de près de 0,5 mbj la production des pays n’appartenant pas au cartel par rapport à août, à 56,6 mbj.
Sur un an, l’offre est toutefois en retrait de 0,9 mbj en raison du ralentissement observé aux Etats-Unis et en Chine. Elle devrait décliner dans la même proportion sur l’ensemble de 2016, avant un rebond de 0,4 mbj en 2017.
En tout, la production mondiale a atteint 97,2 mbj en septembre, en hausse de 600.000 bj sur un mois et de 200.000 bj par rapport à la même période un an plus tôt.
Quant à la consommation mondiale d’or noir, sa croissance devrait être un peu plus faible qu’anticipé précédemment en 2016 en raison d’une décélération en Chine notamment: l’AIE a abaissé sa prévision de hausse pour cette année de 1,3 à 1,24 mbj, à 96,3 mbj.
La demande devrait à nouveau progresser de 1,2 mbj en 2017 pour s’établir à 97,5 mbj.
Source : AFP