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23ème Congrès Mondial de l’Energie : Une autre occasion pour les pays producteurs de pétrole de raffermir leurs rangs ?

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Du 9 au 13 du mois en cours, Istanbul, la grande métropole turque, abritera la 23ème édition du Congrès mondial de l’Energie. Un congrès dont l’importance ne tient pas au seul fait qu’elle constitue une opportunité pour « les ministres de l’Energie, les leaders du monde des affaires et des finances et les représentants du monde universitaire des quatre coins du monde de débattre (…) des différentes options de système pour une fourniture durable d’énergie au niveau national, régional et mondial ». Celle-ci, en effet, réside également dans la tenue, en marge de ses travaux, d’une rencontre informelle entre les pays de l’OPEP et la Russie ; un des plus importants producteurs mondiaux de pétrole et le plus important des « non-OPEP ».

Intervenant au lendemain de celle, également informelle à son ouverture avant de devenir officielle peu après, d’Alger qui s’est terminée par un accord, qualifié d’historique, sur une réduction de la production de l’OPEP, elle est perçue par nombre d’observateurs de la scène énergétique mondiale, comme une autre opportunité pour les pays producteurs (de pétrole) de stabiliser, plus fermement et durablement, le marché pétrolier.

Une opportunité à laquelle semble croire le ministre de l’Energie qui prendra part à l’édition 2016 du Congrès mondial de l’Energie. Dans des déclarations faites, avant-hier, à une chaîne de télévision nationale, Nourredine Boutarfa, a clairement déclaré que « la Russie était disposée à coopérer avec les pays de l’OPEP ». Non sans, toutefois, rappeler la condition que le pays dirigé par Vladimir Poutine pose à cette coopération souhaitée : l’entente préalable entre les pays de l’OPEP. Une manière diplomatique pour les Russes de dire que toute stabilisation du marché pétrolier est tributaire d’une entente au sein de l’OPEP ; plus précisément entre deux de ses « poids lourds » que sont l’Arabie saoudite et l’Iran. Et d’insinuer par la même que l’accord d’Alger, aussi important qu’il soit, n’est pas à même d’assurer cette stabilité dans le temps.

Une vision, à l’évidence, largement partagée par le ministre de l’Energie qui, à la veille de la rencontre informelle d’Alger, avait déployé de grands efforts pour infléchir, dans la mesure du possible, l’intransigeance des Saoudiens et des Iraniens à camper sur leurs positions respectives ; de gel de la production à son niveau d’alors – en clair, d’avant la réunion d’Alger -, pour les premiers ; et de baisse de la production d’ensemble de l’OPEP sans que la leur ne soit affectée, pour les seconds. Des efforts qui, comme l’atteste l’accord historique d’Alger, n’ont pas été vains : sa conclusion n’ayant pu se faire sans un minimum d’entente entre les deux « poids lourds » de l’OPEP.

Toute la question est, aujourd’hui, de savoir si les deux pays sont disposés à aller plus loin dans l’assouplissement de leurs positions respectives. Si rien de concret ne permet de l’affirmer catégoriquement, un certain nombre d’éléments le laisse, en revanche, entrevoir. Parmi lesquels, la tenue même de cette rencontre informelle entre l’OPEP et la Russie. Il est, en effet, difficile de croire que cette rencontre ait été programmée sans qu’un minimum de garanties pour son succès, même minime, n’ait été pris ; ce minimum pouvant être l’engagement de l’Arabie saoudite et de l’Iran à aller vers un plus grand assouplissement de leurs positions respectives. Ce qui ne serait que logique quand on connaît les difficultés de trésorerie que connaissent les deux pays du fait, non pas uniquement de la persistance des niveaux (relativement) bas des prix du pétrole, mais également des tensions que connaît la région moyen-orientale.  Des tensions dans lesquelles ils sont partie prenante ; dans certains cas, directement. « Difficultés de trésorie » et « tensions dans la région » qui sont les autres éléments susceptibles d’assouplir davantage, dans le sens de leur rapprochement, les positions des deux pays.

Mourad Bendris

 

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