Le cap a été mis à l’échelle internationale sur l’économie énergétique. Un concept qui a nécessité beaucoup de maîtrise et de savoir-faire, mais qui, au bout de l’odyssée scientifique et technologique, a donné ses fruits impactant le développement des pays qui l’ont adoptée. Généralement considérée comme l’apanage des compétences internationales, cette fois-ci c’est un Algérien, Bouchareb Maamar, 67 ans, basé en Allemagne depuis 40 ans, qui a apporté son grain de sel à cette technique en mettant au point un système de réfrigération innovant. Rencontré au Sipsa-Sima, qui se tient du 4 au 7 octobre à la Safex, il a bien voulu répondre à nos questions.
De prime abord, pouvez-vous vous présentez à nos lecteurs ?
Je m’appelle Bouchareb Maamar, ingénieur en Génie Climatique, dans le domaine de la réfrigération. Je suis propriétaire de la société Enersys basée en Allemagne, ou j’y vis depuis 40 ans. Je détiens également des brevets pour la régulation des équipements de réfrigération.
Qu’est ce que vous exposez ?
J’ai eu à participer en deux ans à trois expositions en terre algérienne, mais on peut dire que c’est ma première à titre individuelle. J’expose un système de réfrigération pour les produits agricoles, nécessaire pour la préservation de la valeur nutritive des aliments en évitant les pertes de poids durant l’entreposage, des économies d’énergies conséquentes pouvant aller jusqu’à 50% par rapport au système classique. Efficience et sécurité sont les mots-clés de notre invention. En détails, on peut atteindre cette économie d’énergie grâce au maintient constant du niveau de températures d’évaporation et de condensation flottante ; on n’enregistre pas de pics de courant (réseau d’alimentation stable, puissance électrique et taille du groupe électrogène réduites) ; et une absence de compensation de courant réactif.
La maîtrise de cette technologie, je l’ai acquise lorsque j’étais directeur d’une très grande boite, Leader mondial allemand de la technologie des évaporateurs, la société KUBA. A l’issue de l’occupation de ce poste, j’ai eu pour legs deux volets : technique, déjà cité, mais aussi commercial, ou j’étais responsable de la commercialisation à destination de 50 pays d’Amérique, d’Asie, d’Australie, et, bien, du marché européen. C’est en 2000 que j’ai commencé la commercialisation de cette technologie, en créant Enersys, dotée également d’un bureau à Bangkok, Thaïlande, pour le Sud-Est. Une grande société américaine, séduite par notre système de réfrigération, le vend sous licence. Ce système, du fait de son aspect en termes d’énergie renouvelable, est subventionné en Belgique à hauteur de 40% du coût total de l’installation. On a fait une installation à Hambourg, pour le compte de la société de catering LSG, la plus grande au monde, initialement d’installation d’économie d’énergie de 15%. Une année après, une étude du Lufthansa, la fameuse Compagnie aérienne, elle a atteint l’ordre 42%. L’investissement a été totalement amorti en 4 ans.
En quoi consiste votre système ?
Il comporte des centrales de réfrigération, reliées à des évaporateurs, un thermorégulateur (DOD 4302) qui peut maintenir l’humidité relative à un niveau supérieur à 80% nécessaire pour l’ensemble des fruits et légumes. Le dégivrage est aussi particulier. En Algérie, pour -21 Degrés utilisés dans les installations en vigueur, on dégivre 6 fois par jour, alors qu’a température égale, on dégivre 1 fois dans les 24 jours. On a aussi mis au point des caisses en bois PALOX spécialement adaptés en fruits et légumes, d’une durée de vie de 15 à 17 ans. Un bois avec un traitement phytosanitaire. Surtout dédié à la pomme de terre mal stockée, qui perd 30 à 40% de son poids à cause du mauvais stockage. Ça réduit la moindre d’œuvre, comme il peut remplacer 40 caisses en plastiques.
Parlez-nous de notre retour en Algérie
Il y a deux ans qu’on est en Algérie. A notre actif, deux grands entrepôts 13 mille m3 en négative -18 degrés (SARL Frigo Mazafran à Koléa), 11 milles M3 en positif et négatif à Baba-Ali. Notre projet cible une nouvelle chaine de supermarchés. J’ai relevé que le marché est vierge. Outre cela, les groupes électriques utilisés par les industriels ne sont pas adaptés pour les entrepôts frigorifiques.
Votre dernier mot….
Je peux dire que mon exposition au Salon est assez réussie. Cela est du au fait que beaucoup pensent à se réadapter et se mettre au diapason mondial. Le système classique a été ruineux pour eux et pour leur investissement. Pour en ce qui me concerne, je cherche à vulgariser au maximum ce système de réfrigération, tout en permettant la concrétisation des aspects commerciaux et économiques y découlant.