L’homme fort de l’est libyen, le maréchal Khalifa Haftar, a assuré lundi avoir obtenu le «mandat du peuple» pour gouverner la Libye, promettant de poursuivre son offensive contre Tripoli. Appuyé par un parlement installé dans l’est de la Libye, le maréchal Haftar s’oppose au gouvernement d’union nationale (GNA) basé à Tripoli et reconnu par l’ONU.
Dans un discours sur la chaîne de télévision Libya al-Hadath, son bras médiatique, le maréchal a affirmé lundi soir «accepter la volonté du peuple et son mandat», sans préciser auprès de quelle institution il avait reçu ledit «mandat du peuple».
Il n’a pas indiqué non plus les implications politiques de ce «mandat», notamment le rôle qu’y joueraient le parlement dans l’est du pays et le gouvernement parallèle nommé par cette assemblée élue en 2014.
Ses forces «œuvreront à mettre en place les conditions nécessaires pour la construction des institutions pérennes d’un Etat civil», a-t-il affirmé.
Le maréchal a également annoncé «la fin de l’accord de Skhirat» signé fin 2015 au Maroc sous l’égide de l’ONU, dont est issu le GNA. En 2017, l’homme fort de l’est libyen avait déjà assuré que l’accord avait «expiré».
Ni le parlement ni le GNA n’ont pour l’instant commenté l’annonce du maréchal.
Le 23 avril, M. Haftar avait demandé aux Libyens de choisir une institution pour lui confier la mission de gouverner le pays après la fin, selon lui, de l’accord de Skhirat. Il avait alors évoqué la mise en place d’une «déclaration constitutionnelle» censée régir le pays.
Plongée dans le chaos depuis la chute de Mouammar Kadhafi en 2011, la Libye est déchirée aujourd’hui par une lutte de pouvoir entre M.Haftar et le GNA.
La maréchal Haftar tente depuis avril 2019 de s’emparer de la capitale Tripoli. Le conflit a fait des centaines de morts et plus de 200.000 déplacés.