Facebook a annoncé lundi lancer une plateforme entièrement consacré à la vente et l’achat d’objets et produits entre ses membres, pour à la fois fidéliser ces derniers et concurrencer les sites de commerce en ligne comme Craigslist, eBay ou Amazon.
Le réseau social va permettre à ses 1,71 milliard d’utilisateurs qui voudront vendre un objet d’en mettre une photo en ligne sur cette plateforme baptisée « Marketplace ». Le service sera accessible dans un premier temps aux utilisateurs âgés de plus de 18 ans résidant aux Etats-Unis, en Australie, au Royaume-Uni et en Nouvelle-Zélande.
Il sera disponible dans l’application mobile Facebook, aussi bien pour les propriétaires d’iPhone que ceux disposant de téléphones équipés du système d’exploitation Android (Google).
Le nouveau service, qui risque de secouer le secteur du commerce en ligne et des petites annonces, sera disponible également sur les ordinateurs fixes et dans d’autres pays dans les prochains jours.
Facebook indique qu’environ 450 millions d’utilisateurs se servent déjà de son réseau pour vendre ou acheter des objets tels que des voitures, des meubles ou encore des vêtements pour bébés, avec des petites annonces publiées dans ses « groupes » réunissant des personnes ayant des centres d’intérêt communs. « Cette activité (d’achat-vente) a commencé dans des groupes Facebook et s’est considérablement développée. Plus de 450 millions de gens visitent ces groupes chaque mois. Ça va des familles du quartier jusqu’aux collectionneurs du monde entier », explique Mary Ku, responsable produit chez Facebook, dans un message sur le site internet du groupe. « Ce sera un moyen pratique de découvrir, acheter ou vendre des produits avec les gens de votre communauté », estime-t-elle.
Marketplace diffusera les photos des produits en fonction de la proximité des acheteurs potentiels, et les utilisateurs pourront ajuster leurs paramètres de localisation et de recherche pour des produits particuliers ou selon les catégories. Acheteurs et vendeurs pourront s’échanger des messages pour se mettre d’accord sur le règlement et la livraison des produits.
Facebook ne fait pas payer ses utilisateurs, mais la nouvelle plateforme pourrait à l’avenir permettre de davantage monétiser sa base d’utilisateurs et donner aux internautes une raison supplémentaire de rester sur le réseau.
Facebook avait déjà tenté de mettre en place un espace d’achat et de vente en 2007 mais son initiative n’avait à l’époque pas attiré suffisamment d’utilisateurs. Depuis, le réseau social a testé ces dernières années un bouton « achat » qui permet à ses utilisateurs d’acheter des produits de ses partenaires en ligne. Mi-septembre, il avait également dévoilé un nouveau système de paiement en ligne intégré à son service de messagerie Messenger: on peut désormais y faire des achats directement dans une conversation, sans être redirigé vers le site internet du commerçant.
Facebook a déjà servi par ailleurs d’intermédiaire à la vente de produits et accessoires virtuels dans le cadre de jeux en ligne auxquels on pouvait jouer sur son réseau.
Au deuxième trimestre, le bénéfice net de Facebook a bondi de 186% à 2,05 milliards de dollars, et son chiffre d’affaires de 59% à 6,4 milliards. Ces revenus proviennent essentiellement des publicités, mais Facebook essaye aussi d’augmenter les revenus qu’il tire d’autres services, et sa filiale Oculus a également commencé cette année à vendre un casque de réalité virtuelle.
L’officialisation de Facebook comme plateforme de vente de produits entre particuliers n’est toutefois pas sans risque. Le groupe avait ainsi déjà dû prendre des mesures plus tôt cette année pour empêcher que son réseau ou son application de photos Instagram soient utilisés pour négocier des ventes d’armes entre particuliers. Il assure toutefois que le fait que ses utilisateurs s’inscrivent sur son réseau sous leur vrai nom crée un certain contrôle, qui devrait décourager les ventes anonymes de biens illégaux.
Facebook a annoncé parallèlement lundi le lancement d’une version allégée de son application de messagerie, « Messenger Lite », pour les utilisateurs disposant d’une connexion internet limitée. Ce service sera d’abord accessible au Kenya, en Tunisie, en Malaysie, au Sri Lanka et au Venezuela.
Source : AFP