« Les réserves prouvées de pétrole en Algérie sont de 1.340 millions de tonnes, soit 10 milliards de barils », a annoncé, le dimanche 26 avril 2020, le ministre de l’Energie, Mohamed Arkab, lors de son passage à la radio chaîne 3.
Le ministre a indiqué, dans ce sens, qu’au rythme actuel de la production, « nous avons encore 27 années de production ». S’agissant des réserves en gaz naturel de l’Algérie, elles s’élèvent à 2.368 milliards de mètres cubes. Concernant le condensat de gaz naturel, les réserves s’élèvent à 260 millions de tonnes, a annoncé le ministre.
En dépit de toutes ces réserves prouvées, le ministre a indiqué que le pays doit faire beaucoup d’efforts. La capacité de production annuelle est confortable par rapport aux besoins du pays, mais nous voulons faire plus, parce que nous devons avoir les ressources nécessaires pour la relance économique, estime M. Arkab.
« Lors des deux réunions du 9 et du 12 avril, nous avons réussi à trouver un accord historique de réduction de la production entre les pays Opep et non-Opep. Cet accord entrera en vigueur à partir du 1er mai prochain », a rappel le ministre de l’Energie.
M. Arkab a révélé que d’autres pays producteurs non-signataire de l’accord de coopération entre l’Opep et ses alliés « vont se joindre à cet accord pour une réduction supplémentaire», affirmant que cela a donné un signal « positif » au marché qui est, selon le ministre, dans une situation « instable ».
« Nous avons remarqué, ces dernières 48h, une stabilité autour des 20 dollars », a souligné le ministre, estimant qu’avec ce déconfinement progressif qui est en train de s’opérer, notamment en Asie et en Europe, une reprise « timide et graduelle» de la demande se dessine.
Le ministre compte sur une relance de l’économie chinoise qui consomme, selon lui, 11 millions de barils/jour, estimant que l’économie mondiale ne peut pas rester bloquée. « Nous allons vers une relance de l’économie mondiale vers le second semestre de l’année 2020 », a indiqué le ministre de l’Energie.
Pour M. Arkab, le respect de l’accord est « la seule solution pour rééquilibrer le marché », soulignant que les signataires de l’accord ne cherchent pas un prix dommageable pour les consommateurs, mais plutôt un prix d’équilibre.
Le quota de réduction de l’Algérie, selon l’accord signé le 9 avril, est d’environ 240.000 barils/jour, alors que le prix du baril tourne autour des 20 dollars, ce qui fait dire à certains experts que l’Algérie vend son pétrole à perte.
Interrogé à ce propos, M. Arkab a rappelé que le coût moyen de production du pétrole algérien est de 14 dollars le baril, soulignant que la compagnie nationale Sonatrach vise à augmenter la rentabilité et l’efficacité des puits déjà existants. L’essentiel de notre production vient de Hassi Messaoud où, selon le ministre, « le coût moyens de production est de 5 dollars le baril », ajoutant que « l’Algérie a les capacités pour faire face à ce déséquilibre du marché ».
Questionné sur la surexploitation des champs de Hassi Messaoud, le ministre a indiqué que Hassi Messaoud « n’a pas encore dit son dernier mot », affirmant que la région pétrolière « peut donner encore plus que la production actuelle».
Le ministre a par ailleurs fait savoir que Sonatrach a commencé à signer des mémorandums d’entente avec des partenaires étrangers pour l’exploration en Algérie et ce dans le cadre de la nouvelle loi sur les hydrocarbures, citant ExxonMobil, Zarubezhneft et la société turque Turkiye Petrolleri Anonim Ortakliôi (TPAO) et Chevron.
A ce propos, le ministre a révélé que les discussions vennaient de commencer avec quatre compagnies pétrolières, en l’occurrence : Conoco, OMV, Gazprom Neft et Equinor. M. Arkab a souligné que l’objectif de ces mémorandums d’entente est d’augmenter les parts de marché à l’exportation et de préparer des quantités nécessaires d’hydrocarbures pour l’industrialisation, la relance économique et la création d’emplois.