Alors que les contaminations progressent rapidement dans la capitale, le ministre de la Santé le Pr Abderrahmane Benbouzid, a jugé que les chiffres actuels ne donnent pas encore l’alerte pour le recours à un confinement total, mais rien n’est écarté.
Invité mardi à la radio nationale, le ministre de la Santé a indiqué qu’à Alger il y ‘a 4 millions d’habitants et il y a une proximité importante entre eux, ce qui constitue un risque. Rien n’est encore écarté et les mesures seront prises selon l’évolution de la situation.
Toutefois, il est optimiste, en indiquant que « le meilleur indicateur pour le moment est que nous avons un taux de décès stable qui est en moyenne de 20 morts par jour. »
De ce fait, il a jugé que ce n’est pas important de faire plus de test, car si «on teste moins on aura les mêmes chiffres, mais si on teste plus cela créera de la panique.» Il a estimé que le constat fait par les professionnels est optimiste notamment avec le nouveau traitement à la chloroquine. Il a ajouté : « aucun pays dans le monde n’a opté pour un test généralisé. »
Revenant sur les décisions du chef de l’Etat prises hier lors de sa sortie sur terrain. Le ministre a reconnu que le système de santé a subi un dysfonctionnement durant les années précédentes et il a indiqué : « J’ai fait le même constat que celui fait par le chef de l’Etat. »
« Nous avons des services d’urgences qui ne sont pas prêts à accueillir un nombre important de malades, le traitement des personnes atteintes de cancer n’est pas non plus à la hauteur et c’est une priorité pour le président » a-t-il ajouté.
S’agissant de la nouvelle agence de veille sanitaire, qui sera lancée prochainement, Benbouzid l’a comparé au CNES pour le secteur économique et social. « Elle sera la haute autorité de la santé, qui sera directement liée au président de la République et le ministère de la santé aura le rôle de gestion sous le guide de cette autorité. »
S’exprimant sur l’abrogation de l’obligation du service civil, décidé hier par le chef de l’Etat, l’invité de la radio a indiqué que ce service a été instauré dans une situation exceptionnelle et dure depuis 30 ans. Selon lui, « il existe plusieurs dysfonctionnements concernant l’application du service civil, il y aura donc des mesures plus incitatives qui laisseront les médecins choisir. »
S’agissant de la disponibilité des moyens pour faire face au Covid-19, le Professeur Benbouzid a souligné qu’il existe actuellement 11 millions de masques de protection, tout en annonçant un don d’un célèbre sportif algérien de 50 millions de masques de protection.
Le ministre de la Santé a confirmé la décision du Chef de l’Etat et affirme que l’ensemble des praticiens de la santé ayant travaillé deux mois dans la lutte contre le Coronavirus « bénéficieront d’une année d’ancienneté dans le calcul de l’âge de départ en retraite. »