Le nombre des exportateurs hors-hydrocarbures a augmenté durant le premier semestre 2016 de plus de 50%, passant de 1100 à 1700 exportateurs, a indiqué le ministre du Commerce, Bakhti Bélaib, lors de son passage au Forum du Moudjahid. Cela est du, selon le ministre, aux nouvelles facilitations accordées à ce segment économique.
Toutefois, le ministre regrette le fait que la majorité des exportateurs soient des Sénégalais et des Gabonais, pour ne citer que ces détenteurs de nationalité, qui ont trouvé dans certains secteurs d’activités un filon très porteur, illustré par un prix des produits des plus abordables. Parmi eux, le ministre cite l’électroménager, l’électronique et la téléphonie. Les chiffres mis en relief auraient pu être, plus revalorisants si des facteurs, de nature handicapante, ont été levés. Parmi ces facteurs, il cite la domiciliation bancaire et la résistance aux vieux réflexes des commerçants, qui continuent de privilégier l’importation. N’empêche que, comme déjà rapporté dans des précédentes rencontres de ce genre, la facture à l’importation a enregistré une baisse sensible de l’ordre de 20% durant le premier semestre 2016 par rapport à la même période de l’année précédente.
L’Algérie dans la liste restreinte des pays non-adhérents à l’OMC
Concernant l’adhésion à l’Organisation mondiale du Commerce (OMC), le ministre regrette que « l’Algérie demeure l’un des rares pays à ne pas avoir adhéré au sein d’une Organisation de cette envergure, regroupant 164 pays dont les USA et l’Union européenne qui constituent à eux seuls 70% du marché mondial ». Bélaib précisera, en ce sens, que, « hormis des pays comme la Corée du Nord, et d’autres enlisés dans des conflits (Libye et Syrie), l’Algérie est avec l’Iran et l’Irak les seuls pays de la communauté internationale à n’y avoir pas adhéré ». Le vœu du ministre demeure l’adhésion de l’Algérie à la Zone continentale de Libre-échange, justifié par le nombre de 8000 commerçants de nationalité étrangère sur les 1 815 000 commerçants recensés sur le territoire national. Profitant de cette occasion, il tiendra à relever que « la Zone arabe de Libre-échange (ZALE), 400 produits commerciaux n’ont pas encore fait l’objet d’échanges, notamment du fait de la liste négative établie pour cause de fixation de la valeur-ajoutée à 60% de la part des Etats-membres, mais devant le refus de ces derniers, dont l’Egypte, le souhait d’une ZALE compétente, dynamique et efficace est voué aux calendes grecques.
L’informel pas éradiqué totalement !
« L’informel n’a pas été éradiqué totalement », avoue l’hôte du Forum. La raison est liée au refus des commerçants de déménager vers les sites affectés aux marchés de proximité, la localisation inappropriée de ces derniers en est la cause. En dépit de cela, l’Etat ne baisse pas les bras, comme l’atteste la coordination entre le ministre du Commerce et le ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales, afin de venir à bout des cas résiduels essaimés à travers le pays. Les marchés de gros ne sont pas en reste, le ministre annonce « la réalisation de 8 à travers le territoire national, dont 2, à Sétif et Ain-Defla, qui seront livrés à fin 2016 ou au début 2017 ». Le ministre n’omettra pas de préciser également que « 50% des produits agricoles sont écoulés hors circuit formel ». Le manque de structuration du secteur est, ici, allusivement soulignée.