35 banques américaines, canadiennes, chinoises, européennes et japonaises, ont financé, entre 2016 et 2019, les énergies fossiles à hauteur de 2.749 milliards de dollars, selon le rapport Banking On Climat Change rendu public mardi, a indiqué le rapport sur le financement des banques mondiales aux énergies fossiles établi par l’ONG Rainforest Action Network, BankTrack, Indigenous Environmental Network, Oil Change International, Reclaim Finance et Sierra Club.
Les quatre banques américaines JPMorgan Chase, Wells Fargo, CITI et Bank of America, en tête du classement, représentent à elles seules 30% du financement total des énergies fossiles. JPMorgan Chase est devenue la première banque à dépasser le quart de billion de dollars en financement des énergies fossiles post-Paris, avec 268,5 milliards de dollars en 2016-2019, précise le rapport.
Wells Fargo arrive en 2e position, avec près de 198 milliards de dollars, suivie par CITI qui a investi plus de 187 milliards de dollars dans les énergies fossiles. Bank of America occupe la 4e place, avec un investissement de 157 milliards de dollars.
Les auteurs du rapport expliquent que le financement global par les 35 banques des 2.100 sociétés activant dans les énergies fossiles a augmenté chaque année depuis l’adoption de l’Accord de Paris fin 2015. Le financement de 100 des plus grandes entreprises exploitant le charbon, le pétrole et le gaz a chuté de 20% entre 2016 et 2018, mais l’année dernière a rebondi à un niveau choquant de 40%.
JPMorgan Chase est également le plus grand bailleur de fonds du pétrole et du gaz de l’Arctique de 2016 à 2019. Cependant, en prenant seulement les chiffres de 2019, la banque britannique Barclays était la pire banque de combustibles fossiles de l’Arctique.
Le financement du pétrole et du gaz de l’Arctique
Le rapport précise que dans l’ensemble, le financement du pétrole et du gaz de l’Arctique par les 35 banques mentionnées dans ce rapport a augmenté de 34% au cours de la dernière année. JPMorgan Chase est la pire banque pétrolière et gazière offshore depuis l’accord de Paris. La banque américaine est également le pire banquier de fracturation hydraulique de 2016-2019.
Toutefois, le rapport a fait état d’ «une baisse globale du financement des mines de charbon, où les politiques bancaires restreignant le financement sont en place depuis longtemps. Mais le financement du charbon doit baisser beaucoup plus fortement afin d’être progressivement abandonné au cours de cette décennie.»
En 2019, la Société Générale qui a investi 54 milliards de dollars dans le secteur des énergies fossiles, a augmenté son financement annuel pour chaque sous-secteur fossile, notamment pour la fracturation hydraulique. Il est le premier banquier européen du GNL, selon le même rapport qui précise que Barclays détient le financement fossile le plus élevé d’Europe, avec un investissement de plus de 118 milliards de dollars, alors que le Royaume-Uni doit accueillir la COP26 cette année.
Malgré plusieurs politiques restreignant le financement non conventionnel du pétrole et du gaz, BNP Paribas est le pire banquier français des énergies fossiles, avec 56% (84,2 milliards de dollars).