A quelques jours de la tenue de la réunion informelle de l’OPEP, prévue du 26 au 28 de ce mois à Alger, le rapport émis par cette organisation ce lundi semble contredire toutes les prévisions positives quant à l’aboutissement à un consensus pour la stabilisation du marché pétrolier.
Et pour cause, les pays hors OPEP vont augmenter leur production de 200 000 barils/jours. l’OPEP explique cette tendance haussière par l’entrée sur le marché des productions du kachagan et du Kazakhstan, considérés comme de grands gisements exploitables dés novembre prochain. Par conséquent, le surplus estimé dans le rapport précédent à 100 000 barils pour l’année 2017, passe à 760 barils.une conséquence qui risque de changer toutes les données actuelles, selon les experts. D’autant plus, que le rapport prévoit également une augmentation sensible de la production russe à hauteur de 2,2% soit de 542 millions de tonnes cette année, elle passera à 547 millions de tonnes.
Par ailleurs, suite à cette nouvelle distribution des cartes, l’Arabie Saoudite et la Russie annoncent la signature d’un accord de coopération le 5 septembre passé pour stabiliser le marché sans pour autant expliquer par quel processus cella serait possible.
Pour les observateurs, ce rapport suscite moult interrogations, dont la plus importante serait de savoir à quoi va aboutir la réunion informelle d’Alger ? Puisque celle-ci était foncièrement dirigée vers le gel de la production mondiale, en vue de stabiliser les prix du baril autour de 50 à 60 dollars. D’autre part, quelles ont été les garanties reçues par les principaux acteurs de cette réunion pour leurs permettre de prédire l’aboutissement à un consensus pour stabiliser le marché ? Et finalement, hormis la solution du gel de la production, comment arriver à maintenir les prix à 60 dollars le baril, devant une prévision d’augmentation de production des plus grands producteurs, tel que la Russie ?
Autant de questions ne peuvent que jeter un grand rideau de doute et de suspens sur la réunion d’Alger, qui jusque là se présentait comme l’ultime étape pour dénouement des plus positifs pour la régulation du marché pétrolier. Cependant, en absence de réponses, quelques hypothèses pourraient néanmoins, apporter un brin d’explication, en l’occurrence le constat d’une hausse sensible de la demande mondiale par rapport à l’offre.
Par ailleurs, il ne s’agit que de supputations, puisque le plus important à retenir concrètement, est une hausse prochaine inévitable de la production mondiale. Un facteur de taille à inclure dans les réflexions qui précédent la réunion informelle d’Alger, dont la tache semble être rendue sensiblement plus difficile, du fait que les attentes de succès ont été hautement amplifiées par le contenu du dernier rapport de l’OPEP, qui affecte négativement les chances de mettre fin au chamboulement que connait le marché pétrolier depuis juin 2014.
A.AMZAL