Le géant pétrolier saoudien Saudi Aramco a annoncé mardi qu’il allait fournir 12,3 millions de barils par jour de brut en avril, intensifiant ainsi sa guerre des prix du pétrole avec la Russie.
En effet, l’Arabie saoudite fournira au marché 12,3 millions de barils de pétrole par jour le mois prochain dans le cadre d’une grave escalade de sa guerre des prix à la suite de l’échec d’un accord de production entre l’OPEP et la Russie qui devait stabiliser le marché, rapporte mardi 10 mars 2020 le quotidien économique et financier britannique Financial Times.
En février, l’Arabie saoudite a produit environ 9,7 millions de barils par jour. Selon le même média, l’approvisionnement prévu en avril prochain, est de 2,5 millions de barils par jour supérieur à ce qu’il produisait auparavant, ce qui suggère que le Royaume saoudien puisera dans ses stocks afin d’inonder le marché alors qu’il affronte ses rivaux dans une lutte pour la part de marché.
Le ministre russe de l’Énergie, Alexander Novak, a déclaré ce mardi que la Russie n’avait pas exclu des actions conjointes avec l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) afin de stabiliser le marché pétrolier.
Il a également déclaré qu’il faudrait plusieurs mois pour que les prix du pétrole se redressent après qu’ils aient atteint le plus bas niveau depuis quatre ans après l’échec d’un accord OPEP + la semaine dernière.
Les prix de l’or noir ont enregistré lundi leur plus bas niveau depuis le début de la guerre du Golfe en 1991, en chutant de près de 30%, puisque l’Opep et ses alliés, Moscou en tête, n’ont pas réussi à s’entendre vendredi dernier à Vienne sur des réductions supplémentaires de leur production de 1,5 millions barils/jour pour faire face à la baisse de la demande mondiale en raison de l’épidémie du coronavirus qui a fortement touché la Chine, le premier consommateur de pétrole au monde.
A noter qu’en 2014, l’Arabie saoudite a déjà eu recours à cette stratégie d’inonder le marché, en ouvrant les vannes, pour faire face à l’effondrement des prix de l’or noir à partir de la mi-juin 2014, provoquant ainsi un nouveau choc pétrolier.
Cette stratégie s’est avérée sur le moyen terme un échec total pour les pays de l’OPEP, à sa tête l’Arabie saoudite, mais aussi pour les petits producteurs membres du cartel. Le premier accord de réduction de la production entre OPEP et non-OPEP, qui est entré en vigueur en janvier 2017, et les autres accords successifs, n’ont jamais permis aux prix de pétrole de renouer avec les prix historiques atteints, allant de 90 à plus de 100 dollars.