Le ministre de l’énergie Nouredinne Bouterfa se rendra ce jeudi à Moscou pour rencontrer son homologue russe Alexandre Novak. Cette entrevue revêt une importance capitale. La rencontre entre les deux ministres, prévue vendredi, portera sur les perspectives de coopération entre l’Algérie et la Russie dans le domaine de l’énergie mais également sur les préparatifs de la réunion informelle de l’Opep prévue le 27 septembre à Alger. Il s’agit pour M.Bouterfa d’éclaircir les relations de coopération dans le domaine de l’Energie, notamment avec les pays considérés pour cette conjoncture, comme les acteurs principaux de ce passage délicat, en l’occurrence, le Qatar, l’Iran et la Russie. Dans ce sens, le plus important demeure d’établir les voies nécessaires pour aboutir à des solutions qui permettraient d’une part de réguler le marché pétrolier de façon à atteindre une stabilité des prix, de l’autre, se diriger vers une distribution des cartes en tenant compte des nouveaux enjeux géopolitiques. De prime à bord, la solution la plus débattue, demeure le gel de la production pétrolière à ses niveaux de janvier. Une mesure qui au départ, trouvait beaucoup de difficultés à être adoptée, notamment par iraniens, qui annonçaient en début d’année qu’ils allaient atteindre leurs volumes propres de production en septembre. Pour leurs part les USA, n’y voyaient pas la nécessité, et ce malgré le recul de leurs stocks. D’autant plus qu’à eux seuls, les Etats Unis et la Russie qui demeurent des producteurs hors OPEP, produisent deux fois plus que l’Arabie Saoudite. Par ailleurs, la signature récemment d’une déclaration commune entre les ministres de l’Energie russe, Alexandre Novak, et des Ressources naturelles saoudien, Khaled al-Faleh, constitue pour les experts, un pas positif vers une stabilité du marché.
Actuellement, il ne tient pas uniquement à l’OPEP de fixer les prix du fait que plusieurs nouveaux paramètres entrent en jeu. En premier lieu, il est utile de rappeler que l’offre mondiale a augmenté de 2 millions de baril /jours à la demande, que l’économie mondiale accuse un recul et perte de consommation en énergie, et enfin depuis le début de la crise, une réelle guerre des monnaies s’est engagée pour ne plus en finir, notamment entre le dollar et l’euro.
Ceci étant, il est à retenir, selon les experts qu’un gel de la production entraînera une hausse des prix du baril à hauteur de 60 dollars. Pour les observateurs de la scène énergétiques, ce sont ces nouveaux paramètres qui font la différence avec les précédentes rencontres qui se sont soldées par des échecs, notamment celle de Doha. On estime que le rendez-vous d’Alger se présente sous de bons auspices. La tournée du ministre algérien en Iran au Qatar et en Russie, intervient justement en prévision de la 15ème réunion ministérielle du Forum internationale de l’Energie (IEF15), ainsi que la réunion informelle de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) prévues à Alger du 26 au 28 septembre.