Renault Algérie, filiale algérienne du constructeur français Renault, est dans l’incapacité d’honorer les commandes de ses clients. L’entreprise a entamé il y a quelques jours le remboursement de ces derniers dont les commandes sont en « souffrances ».
C’est ce que rapporte, dimanche le site spécialisé Auto Algérie, qui cite un courrier de Renault Algérie invitant ses clients « à choisir entre le remboursement de la somme versée et ce dans la semaine qui suit le dépôt de la demande d’annulation, soit le maintien de la commande, Renault Algérie s’engageant dans ce cas au maintien du tarif figurant sur le bon de commande ». La mesure touche tous les clients de la marque Renault qui n’ont pas été livrés jusque là.
Cette décision de Renault Algérie intervient en réaction à la situation de blocage que connaît le secteur automobile en Algérie depuis 2019, année durant laquelle les patrons des usines de montage de véhicules ont été tous arrêtés et en emprisonnés, ajoutant à cela, l’instauration l’année écoulée du système de quotas des importations de kits CKD/SKD ce qui a conduit à l’arrêt des usines en raison de l’épuisement de leur matière première.
Accusées de gonfler des pneus, de proposer des voitures à des prix exorbitants et pratiquer la surfacturation, les usines de montages de véhicules ont été pointées du doigt par les nouveaux dirigeants et par les citoyens.
Le gouvernement a ordonné récemment les Douanes de libérer « exceptionnellement » les kits CKD/SKD en attendant la promulgation du nouveau cahier des charges et lois régissant les activités de montage et de l’investissement en Algérie. Le président de la République Abdelmadjid Tebboune, a laissé entendre la semaine dernière la fin des usines de montage de véhicules en Algérie.
M. Tebboune a déclaré dans une interview accordée au journal français Le Figaro : « L’Algérie est vue par ses partenaires comme un grand marché de consommation. Nos maux viennent de l’importation débridée, génératrice de surfacturation, une des sources de la corruption, favorisée par de nombreux pays européens où se faisait la bancarisation, la surfacturation, les investissements de l’argent transféré illicitement ».
Et d’ajouter : « L’usine Renault qui est ici n’a rien à voir avec celle qui est installée au Maroc ». « Comment créer des emplois alors qu’il n’y a aucune intégration, aucune sous-traitance ? », s’est-il interrogé en ajoutant : « Nous allons, par exemple, arrêter l’importation de kits automobiles ».