Dans son intervention devant un parterre de chefs d’entreprises et de journalistes à l’occasion de la présentation d’une étude sur « l’investissement au service de la croissance et du développement» Le président du Forum des chefs d’entreprise, Sami Agli n’a pas hésité à porter plusieurs critique au processus actuel de promotion des investissements à commencer par le conseil national d’investissements (CNI) qu’il considère comme structure « qui ne sert pas l’investissement ».
Le président du FCE a déclaré que cette structure est devenue une « aberration » et que l’économie nationale gagnerait à se libérer complètement de ces entraves qui empêchent les « investisseurs sérieux » à se lancer dans la réalisation de leurs projets et cela est valable pour les investisseurs locaux que pour les investisseurs étrangers.
Pour le FCE il faut impérativement apporter des modifications au dispositif actuel en commençant par la suppression de ces autorisations qui peuvent favoriser la création de « nid de corruption »
Pour le vice-président du forum, Salah Eddine Abdessemed, le CNI s’est substitué à la loi. Il a pris des décisions discriminatoires. Le vice-président a estimé que la place d’une telle structure doit se trouver à un niveau stratégique et non opérationnel c’est-à-dire « autoriser des investissements ». Poursuivant son propos dans, il a considéré qu’il est important de revoir les missions des organes prévus dans le dispositif de soutien aux investissements.
Le professeur Mohamed Cherif Belmihoub a souligné pour sa part qu’il est important d’introduire des reformes qui touchent les investissements dans la prochaine loi des finances complémentaire, par l’introduction de ce qu’il a appelé de «cavaliers budgétaires», qui sont des mesures qui n’ont rien à voir avec le budget. Ce sera donc une occasion pour revoir les dispositifs actuel de promotion des investissements et notamment les missions du CNI.
Ce débat organisé par Le forum fait suite à une étude réalisée sur les dispositifs d’investissement et leur impact sur la croissance et le développement. C’était l’occasion de faire l’état sur le dispositif actuel avec quelques comparaisons avec d’autres pays. Dans cette étude le forum a suggéré de mettre un terme à la distinction entre investisseurs locaux et investisseurs étrangers, sauf pour le cas du taux de change et de la convertibilité de la monnaie locale. Il a plaidé aussi pour l’émergence de nouveaux instruments de promotion des partenariats industriels, investissements verticaux, ou de réexportation.
Le forum a appelé à la stabilité macroéconomique, institutionnelle et juridique et l’émergence d’une administration économique au service d’un climat des affaires serein et propice au développement des investissements ; seule moyen permettant la diversification de l’économie et la création d’emplois.
Notons que cette étude réalisée par des experts à la demande du FCE sera remise aux autorités du pays comme une contribution à la construction « d’une nouvelle économie ». Le FCE a annoncé à cette occasion qu’il continuera de manière régulière à faire des propositions « pratiques » qui permettront d’alimenter le débat sur la scène économique nationale.