« Les salaires en Algérie sont très bas, les plus bas du bassin méditerranéen», a affirmé M. Noureddine Bouderba, syndicaliste et consultant en questions sociales, dans un entretien publié ce jeudi 6 février 2020, dans les colonnes d’El Watan.
Il a indiqué : « En 2018, la part des salaires dans le PIB était égale à 27,5%, contre 50%, voire 75% dans les pays développés. Ce ratio s’élevait à 34,5% en 1993 et à plus de 40% durant les années 1980 ».
M. Bouderba explique, dans le même entretien que « les travailleurs paient les conséquences de la politique d’ajustement structurel des années 1990, de privatisation des années 2000 et de la politique d’austérité des années 2015-2020, aggravée par la dévaluation du dinar ».
Le consultant a rappelé qu’ « aujourd’hui, le SNMG journalier n’a pas été revalorisé depuis 9 ans, un record mondial. 60% des retraités perçoivent une pension mensuelle inférieure à 20 000 dinars et 30% d’entre eux moins de 15 000 dinars », soulignant qu’il faut 6 minutes de travail à un smicard algérien pour acheter une baguette de pain, et 15 min pour un sachet de lait, contre respectivement 5 et 6 min pour un Français.
« Le salaire d’un cadre dirigeant représente jusqu’à 25 fois le salaire d’un smicard »
Interrogé sur l’égalité salariale, M. Boudrba a souligné, dans le même entretien, qu’ « aujourd’hui, le salaire d’un cadre dirigeant d’une entreprise économique représente jusqu’à 25 fois le salaire d’un smicard, celui d’un cadre supérieur de la nation jusqu’à 35 fois, alors que dans les pays développés, ce rapport ne dépasse pas 12 fois. »
Le syndicaliste et consultant a proposé une hausse du « SNMG de 50%, répartie sur deux années, couplée à une exonération d’IRG pour tout revenu de moins de 36 000 dinars et de relever le seuil de l’abattement de l’IRG de 40 000 dinars à 60 000 dinars ».
Questionné sur le montant des transferts sociaux en Algérie, M. Bouderba a indiqué que le montant équivalent à 17 milliards de dollars, présenté comme montant des transferts sociaux explicites, « est erroné ».