Le cours du pétrole, le 05 février 2020 en matinée, a été coté à 55,38 dollars le Brent et à 50,80 dollars le Wit pour une cotation euro- dollar de 1,1032. Le gaz naturel sur le marché libre est de 1,87 dollar le MBTU. Pour le professeur Abderrahmane Mebtoul, les raisons sont multiples, l’épidémie en Chine grande puissance mondiale et premier importateur d’hydrocarbures, l’accalmie entre l’Iran et les USA, le nouveau modèle de consommation énergétique mondial et le Brexit anglais qui fait craindre un impact négatif tant dans ce pays ainsi que sur la croissance européenne.
« C’est que l’Europe est la deuxième puissance économique mondiale avec un PIB nominal en 2018 de 18.750 milliards de dollars contre 20.494 pour les USA et 13.407 pour la Chine, sur un total mondial de 84.740 milliards de dollars. Mais l’on doit comparer le comparable, USA-Europe environ 900 millions d’habitants et la Chine plus de un (1) milliard. Pour l’Algérie toute décroissance de l’économie mondiale et de changement de modèle énergétique a un impact négatif car environ 98% des recettes en devises sont les dérivées provenant des hydrocarbures traditionnels. Il y a risque d’épuisement des réserves de change car l’année 2020 est une année essentiellement politique et dans ce cadre, il ne faut pas s’attendre à un flux d’investissement tant étranger que du privé national », estime le professeur.
Selon lui, le moteur de la croissance reste toujours la dépense publique via la rente des hydrocarbures.
Il suggère de ne pas induire en erreur l’opinion publique. Les dépôts récents à la banque de Tunisie de 150 millions de dollars et les DTS au niveau du FMI ne sont pas des dons, ils peuvent être récupérés à tout moment par l’Algérie.
« On devra méditer sur les échecs passés de la dépense publique, mal ciblée et sans contrôle, des assainissements répétées d’entreprises publiques pour plusieurs dizaines de milliards de dollars qui sont d’ailleurs revenues pour la majorité à la case de départ. Sans oublier bien sûr, le favoritisme pour une oligarchie rentière privée alors que le principe de base d’une l’économie de marché maîtrisée, non anarchique, avec l’importance de l’Etat régulateur, repose sur une économie productive », poursuit-il.
La réforme, étant une question de sécurité nationale, doit toucher, selon le professeur, toutes les structures du Ministère des finances où des audits poussés doivent être entrepris pour combattre les dysfonctionnements. Pour M. Mebtoul, aucun ministre de 1980 à 2019 n’a entrepris de véritables réformes, se contentent de replâtrages conjoncturels.