Les prix du pétrole se sont repliés mardi, les investisseurs misant sur un rétablissement rapide de la situation en Libye sur fond de fragile équilibre entre offre et demande.
A Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mars a lâché 61 cents, ou 0,9%, pour clôturer à 64,59 dollars.
A New York, le baril américain de WTI pour février, dont c’est le dernier jour de cotation, a perdu 20 cents par rapport à vendredi, ou 0,3%, pour finir à 58,34 dollars. Lundi était férié aux États-Unis. « Les prix du pétrole ont bondi (lundi) alors que l’approvisionnement en pétrole a été interrompu à la fois en Libye et en Irak, mais puisque tout peut rapidement revenir à la normale, le marché a pris du recul« , estime Phil Flynn de Price Futures Group.
En Libye, des forces loyales au maréchal Khalifa Haftar ont bloqué samedi les principaux terminaux pétroliers de l’est du territoire libyen, provoquant la chute des exportations d’or noir, qui représentent 1,3 million de barils par jour. Cette action est intervenue à la veille d’un sommet international à Berlin qui a accouché d’un cessez-le-feu précaire dans ce pays déchiré par les conflits.
Mardi, l’ambassade des États-Unis a appelé à la reprise des opérations pétrolières dans ce pays, l’ambassade américaine twittant: « Les opérations de la NOC (compagnie nationale libyenne de pétrole) doivent reprendre immédiatement« .
En Irak, c’est un mouvement de protestation d’agents de sécurité qui a temporairement bloqué l’accès à un champ pétrolier.
A la tribune du 50e Forum économique mondial de Davos, en Suisse, le président américain Donald Trump a par ailleurs « confirmé que les États-Unis ne dépendaient plus de pétrole venant de l’étranger« , a retenu Naeem Aslam, de Avatrade. Ces propos sont, selon l’analyste, plutôt de nature à faire pression sur les prix car ils réduisent le niveau d’inquiétude pesant sur l’offre.
Côté demande, le Fonds monétaire international s’est montré lundi moins optimiste qu’en octobre dans ses dernières prévisions de croissance mondiale, qualifiant la reprise en cours de « poussive« .
Les courtiers s’inquiètent aussi des conséquences sur la demande en énergie d’une nouvelle épidémie en Chine.
De nombreux pays d’Asie et la Russie ont renforcé mardi leurs contrôles face à la propagation d’un virus semblable au Sras, qui a déjà provoqué la mort de six personnes en Chine et fait craindre une crise sanitaire mondiale.
Afp