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A la conférence de Jackson Hole, les banquiers centraux au chevet de la faible croissance

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Croissance apathique et faible inflation seront au centre des préoccupations des banquiers centraux à la conférence de Jackson Hole aux Etats-Unis cette fin de semaine où l’intervention de la patronne de la Fed, Janet Yellen (photo), est aussi très attendue.
Au cours du traditionnel symposium qui se tient de jeudi soir à samedi dans la station de montagne du Wyoming (ouest), économistes et banquiers centraux plancheront sur les dispositifs qui, selon eux, aident à « concevoir un cadre de politique monétaire robuste pour l’avenir », comme l’indique l’intitulé de la conférence.
Point d’orgue de la réunion, Janet Yellen, présidente de la Réserve fédérale -absente l’année passée- prononcera un discours vendredi sur « les outils monétaires » de la Fed. Mais les marchés seront surtout attentifs aux indices qu’elle pourrait donner sur le calendrier de la prochaine hausse des taux que beaucoup attendent dès septembre.
« Bien que plusieurs membres du Comité monétaire de la Fed soient inquiets de l’inflation, on s’attend à ce que Mme Yellen donne un signe plus fort de la probabilité d’une hausse des taux dans un avenir proche », affirme Michael Gapen de Barclays Research. Il croit à un relèvement des taux dès la prochaine réunion du Comité monétaire de la Fed les 20 et 21 septembre.
L’année dernière à la même époque, les marchés financiers attendaient de pied ferme pour septembre 2015 la première hausse des taux de la Fed en une décennie. Mais celle-ci avait finalement été retardée à décembre à cause de l’essoufflement de la croissance chinoise et des turbulences sur les marchés.
Au-delà de l’imminence ou non d’un nouveau relèvement des taux américains, un débat de fond agite les économistes sur le fait de savoir si le profil de la croissance n’a pas structurellement changé du fait du faible progrès de la productivité, ce qui exigerait des taux d’intérêt encore plus bas.
Ce questionnement part du principe, comme l’a relevé dimanche le vice-président de la Fed Stanley Fischer, qu’on observe « un déclin du taux d’intérêt neutre », ce taux d’équilibre censé ne ralentir ni accélérer la croissance, alors qu’on fait face à une période « de stagnation prolongée ».
Le président de la Fed de San Francisco John Williams a jeté un pavé dans la mare récemment, suggérant qu’il serait peut-être opportun de tolérer davantage d’inflation pour donner aux banques centrales plus de marge de manoeuvre et continuer à soutenir l’économie sans avoir à baisser des taux déjà proches de zéro.
Cette idée remet en cause la sacro-sainte cible de 2% d’inflation que la Fed s’est ouvertement fixée depuis 2012 et au-delà de laquelle elle juge qu’il faut donner un tour de vis monétaire pour éviter une éventuelle surchauffe.
Aux Etats-Unis, l’inflation -actuellement à 0,9% selon l’indice PCE pris en compte par la Fed- se rapproche très lentement de cette cible mais la croissance reste faible. Sur les quatre derniers trimestres, l’expansion du PIB américain n’a pas dépassé 1,25%, a relevé M. Fischer et la deuxième estimation pour le deuxième trimestre qui sera publiée vendredi ne devrait guère relever la donne (+1,1% en rythme annuel, selon les analystes).
Mais d’une façon plus pragmatique, les solutions pour relancer la croissance passent aussi par un appel du pied aux gouvernements et autorités de régulation.
« La politique macroéconomique ne peut se résumer à la politique monétaire », a martelé Stanley Fischer. C’est un refrain que l’on risque d’entendre plus d’une fois à Jackson Hole, plaidant pour que des mesures budgétaires, dans les infrastructures et l’éducation notamment, prennent le relais des banques centrales pour doper la croissance.

Source : AFP

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