C’est l’heure de vérité pour le gouvernement Tebboune, qui vient de clôturer son premier mois d’exercice.
Un mois chargé de rebondissements, dans la mesure ou entre les actions accélérés du président de la République, actés par le premier chantier important, qu’est la révision de la constitution et les consultations interrompues avec les acteurs de la scène politique, et la société civile, et la détermination de la contestation populaire à rejeter les résultats des élections et à dénoncer un passage en force de l’ancien régime , le virage que prend l’Algérie d’aujourd’hui , s’inscrit inexorablement dans l’existence de deux visions diamétralement opposées pour l’avenir du pays.
D’une part, le président de la république multiplie les rencontres avec les antagonistes du champ politique et sociale, en vue de mettre en place les bases d’un dialogue national, pour le quel, plusieurs formations politiques ont annoncé leur participations, et d’autre part, le hirak dit non, et estime que le dialogue doit être conditionné par des garanties qui ne peuvent se traduire que par la libération des détenus d’opinion, et la levée de toutes les restrictions en matière de circulation et de liberté d’expression.
Devant cette équation qui s’avère au final à plusieurs inconnues, du fait que le terrain semble vaseux et se profile entre un discours officiel qui miroite les lueurs d’espoir dans une l’Algérie nouvelle rebâtie avec et pour le peuple, mais refuse de prendre en considération et écouter les cris de la rue , qui ne demande qu’ à être convaincue par la bonne foi de la nouvelle équipe gouvernementale. Dans cette conjoncture de plus en plus complexe, il y’ a lieu de s’interroger sur les prochaines évolutions de la scène politique et sur les issues possibles pour la résolution de cette situation, qui continue de plonger le pays économiquement vers un point de non retour , qui pourrait s’avérer fatale.
D’avis des observateurs, le point nodal de cette situation réside dans une acceptation partagée des deux parties de la gravité de la situation, dans le mesure ou le facteur temps se dresse comme un réel stress intérieur du fait que devant les défis interne et externes qui attendent d’être relevés, la conjoncture impose des concessions de part d’autre, pour permettre l’émergence d’un dénouement positif. Des concessions qui peuvent se profiler à travers un traitement plus souple de la question des détenus , puisqu’elle peut représenter un déclic tant recherché pour enfin se diriger vers la concertation ultime pour le sortie de crise.
Au demeurant, les prémices de la reconstruction profonde du pays, suite à l’élection du nouveau président de la République et la désignation du gouvernement, confirment certes l’adhésion d’une partie importante de la société au orientations du président, mais il n’en demeure pas moins qu’une partie aussi importante, attend de voir ses inquiétudes et ses attentes prises en considération. C’est précisément sur quoi se mesure la difficulté du gouvernement Tebboune à rallier toutes les parties de la société au projet de reconstruction de l’Algérie nouvelle qui peut se profiler à l’issue du dialogue proposé, et pour lequel l’émergence d’un consensus demeure incontestable.