Alors que l’accord entre le chef du gouvernement de l’union nationale Fayez Sarraj et le président turc Recep Tayyip Erdogan, concernant le déploiement de troupes militaires turques en Libye ait annulé samedi par le parlement libyen, le président turc a annoncé hier dimanche le début du déploiement de ses troupes en Libye.
L’objectif de ce déploiement est de soutenir le gouvernement d’union nationale reconnu par l’ONU, et permettre «d’imposer la stabilité dans le pays», a annoncé le président turc.
En effet, dès que le parlement turc a voté la semaine dernière la décision de déploiement des troupes en Libye, les députés libyens, ont affiché samedi leur opposition à l’accord entre Erdogan et Serraj et ont même exigé que ce dernier soit jugé pour haute trahison, annonçant la formation d’une équipe juridique pour l’annuler auprès de la Cour internationale de Justice. La commission des affaires étrangères du Parlement libyen a également appelé à une action internationale et arabe pour repousser l’ingérence turque en Libye.
Pour sa part, la Russie a demandé une réunion à huis clos du conseil de sécurité de l’ONU sur la Libye ce lundi. Une réunion qui abordera aussi les questions liées aux accords militaires, prévoyant l’envoi de troupes turques en Libye en soutien de Tripoli, et l’accord maritime grâce auquel Ankara peut étendre ses frontières maritimes en Méditerranée orientale (au grand dam de la Grèce, de l’Egypte, de Chypre et d’Israël), estiment certains diplomates.
La tension entre les deux gouvernements libyens ne cessent de s’accentuer, rien que samedi 04 janvier le maréchal Khalifa Haftar a mené des attaques contre Tripoli, causant le massacre de 30 personnes et engendrant la blessure de 33 autres dans un raid aérien contre une école militaire dans la capitale libyenne.