Le manque de coopération des autorités algériennes par rapport au rapatriement des migrants clandestins depuis l’Europe aura des fortes conséquences sur la délivrance du visa Schengen pour les citoyens algériens.
Les Algériens demandeurs de visas Schengen seront confrontés à des procédures plus complexes de la part des chancelleries des États membres de l’espace Schengen en Algérie, et cela à partir du début de l’année prochaine, avec l’entrée en service des nouveaux codes de délivrances des visas.
En effet, les États-membres de l’espace Schengen prévoient d’utiliser le nouveau code du traitement des visas comme levier pour pousser les pays tiers à collaborer en matière de réadmission des immigrants clandestins. Ainsi, une évaluation sur la coopération des pays tiers en matière de réadmission des clandestins, sera effectuée d’une manière régulière.
Dans les cas où il est estimé qu’un pays tiers ne coopère pas suffisamment, les ressortissants de ce pays peuvent être confrontés à des délais de traitement des visas plus longs et à des droits de visa plus élevés.
Par ailleurs, les pays qui collaborent à cet égard se verront accorder des périodes de traitement de visas plus courts, des frais de visa moins élevés et des visas valides plus longtemps.
Durant ces dernières années, l’Algérie est considéré comme le pays qui collabore le moins en matière de réadmission de ses migrants clandestins en Europe, notamment en France.
D’ailleurs, lors de leurs visites en Algérie durant l’année 2018, les responsables de certains pays européens ont clairement demandé à leurs homologues algériens de collaborer davantage à ce sujet. C’était le cas lors de la visite de la chancelière allemande Angela Merkel ou bien du président français Emmanuel Macron et du Premier ministre italien.
Toutefois, les autorités algériennes n’ont fait que constater la situation, laissant des promesses aux dirigeants européens qui classent l’Algérie comme l’un des pays les moins collaboratifs.
Dans un rapport du Sénat français, il a été mentionné en 2018 que l’Algérie était l’un des pays les moins coopératifs, prétendant que « seuls 45% des laissez-passer consulaires, réclamés en 2017 par les autorités françaises pour procéder à l’expulsion des migrants algériens, ont été délivrés, contre 48% en 2016 », précisant que « les ressortissants algériens représentent la deuxième nationalité de personnes en situation irrégulière en France, soit plus de 10.000 personnes ».