Le président du Forum des Chefs d’Entreprises (FCE), Samy Agli, a appelé le nouveau président élu, Abdelmadjid Tebboune, à prendre des mesures d’urgence et courageuses pour sauver les entreprises en difficultés.
Invité ce mercredi 18 décembre 2019 à la radio nationale, M. Agli a indiqué que tous les secteurs nécessitaient des réformes profondes », en appelant à une révision profonde de l’ensemble des lois qui « freine l’économie », et qui « sont devenues inapplicables »
Abordant l’investissement en Algérie, M. Agli déplore « l’armada d’autorisations nécessaires à l’acte d’investir ». A ce propos, il a appelé à s’inspirer des modèles ayant fait leur preuve dans le monde, citant à titre d’exemple les pays de l’Europe de l’Est qui ont misé sur la technologie et la digitalisation.
S’agissant du système bancaire, le président du FCE estime qu’il n’est pas normale qu’ « un système bancaire devienne réellement un frein à l’économie », et dénonce le poids de la bureaucratie, qui est devenue, selon lui, « un danger d’Etat », car elle touche à la souveraineté du pays. « La bureaucratie est le premier ennemi de notre économie », a-t-il soutenu.
Évoquant la genèse de la crise économique que traverse le pays, Samy Agli a tiré la sonnette quant à la situation économique du pays, en affirmant que « l’économie a été plombée », à cause de « la crise financière de 2014 », mais aussi à cause de « la mauvaise gouvernance ».
M. Agli estime par ailleurs que le programme du président fraîchement élu « parle réellement de réformes profondes de l’économie », à condition qu’il ne reste pas seulement des promesses de campagne, précisant que ce programme doit être accompagné par un plan d’action.
650.000 emplois perdus
A en croire les chiffres avancés par M. Agli, « plus de 650.000 emplois perdus et 60% du tissu économique sinistré », précisant que « le secteur du BTPH est le premier secteur sinistré par la crise, puisqu’il dépend directement de la commande publique.
Toutefois, M. Agli a souligné que « la crise s’installe dans l’industrie pharmaceutique, les services et les TPE-PME qui sont les plus vulnérables », ce qui fait dire au président du FCE que la préoccupation principale du gouvernent devrait être la préservation de l’emploi.
M. Agli estime que l’une des solutions serait de proposer un moratoire d’une année ou deux des dettes des entreprises en difficultés, afin d’éviter une année noire à l’économie nationale et aux entreprises, tout en déplorant que les entreprises ne créent pas assez de richesses, étant trop dépendantes de la commande publique qui a été, selon lui, « une réelle locomotive de création d’entreprises ».
Il a indiqué que le nouveau président devrait être entouré par de vrais acteurs économiques, ce qui permettrait d’éviter les erreurs du passé, où le décision politique primait sur la décision économique.
Le président du FCE a par ailleurs critiqué la règle 51/49 qui régit les investissements étrangers en Algérie, en estimant qu’elle « n’a rien ramené pour le pays ». D’où la nécessité, selon lui, d’aller vers le protectionnisme, notamment dans les secteurs stratégiques.