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Smail Lalmas : « La phase de dialogue est dépassée, on doit plutôt parler de négociations »

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L’économiste Smail Lalmas a estimé ce mardi dans une contribution publiée sur El Watan que « la phase de dialogue est par conséquent dépassée, on doit plutôt parler de négociations ».

« Depuis le 22 février, l’Algérie traverse une crise grave caractérisée par de grandes manifestations populaires dirigées contre un pouvoir finissant, constituant un tournant de toute première importance dans la vie politique du pays », relève M Lalmas dans sa contribution intitulée « Le pouvoir algérien est-il prêt à négocier sa propre mort ? ».

L’économiste note que « c’est bien la première fois, depuis l’indépendance que de tels rassemblements, regroupant au niveau national des millions de personnes, de manière pacifique, qui comptent bien faire entendre leur voix et participer aux prises de décisions qui engagent leur avenir et résolues à recouvrer tous les attributs de la souveraineté populaire en ce qu’elle renferme comme valeurs de liberté, d’égalité et de justice dans tous les domaines de la vie d’une nation ».

« Le pouvoir s’est engagé, de façon unilatérale, dans un processus sans issue »

« Malgré cela, au lieu de lancer un dialogue sérieux pour trouver ensemble la meilleure formule pour sortir de l’impasse, le pouvoir s’est engagé, de façon unilatérale, dans un processus sans issue en imposant des élections rejetées dans les conditions actuelles, par la majorité du peuple, non pas que les Algériens soient contre tout processus électoral, mais parce que cette élection ne résoudra en rien la crise dans laquelle se débat le régime », souligne-t-il.

Il explique qu' »aujourd’hui, une fois cette farce électorale passée, le pouvoir ouvre les portes du dialogue, mais je rappelle à ce dernier qu’il avait raté l’occasion en juillet 2019 de transformer le conflit en opportunité pour progresser ensemble en oubliant au passage que la réussite du dialogue passe par le respect de l’autre comme partie impliquée avec la volonté de l’écouter, de la comprendre sans lui imposer ses propres convictions, ainsi que le respect de la vérité des faits, donc accepter les faits qui ne nous sont pas favorables ».

« La phase de dialogue est dépassée, on doit plutôt parler de négociations »

« Du coup, le pouvoir s’est retrouvé à dialoguer avec lui-même pour chercher, en vain, une solution qui le conforterait dans sa position, oubliant qu’il est à l’origine de la crise que vit le pays », explique-t-il. « Actuellement et au point où en sont les choses, à mon avis, la phase de dialogue est par conséquent dépassée, on doit plutôt parler de négociations », suggère Lalmas.

Il estime que « le temps du changement est arrivé », et « le peuple exige de ce même pouvoir de partir sans condition ni préalable ». « Mais avant de parler de négociations, si le peuple accepte de négocier bien sûr, il faut mettre en place des mesures d’apaisement en commençant par libérer les détenus d’opinion, ouvrir le champ médiatique à la parole libre, arrêter de matraquer et d’insulter les manifestants, élaborer une feuille de route pour des négociations afin d’aboutir à l’ultime revendication de notre peuple qui est le changement de ce système », préconise-t-il.

Enfin, l’économiste appelle à maintenir la pression sur le pouvoir. « En attendant, la pression doit continuer afin de contraindre le pouvoir à renoncer définitivement aux pratiques d’un autre âge et le faire céder ».

« En même temps, il faut avouer que négocier avec le pouvoir algérien n’est pas chose facile, surtout qu’il est question d’une rupture radicale avec lui. Donc à mon avis, avant de choisir d’aller ou de ne pas aller aux négociations, il faut tout simplement trouver une réponse à cette question : le pouvoir algérien est-il prêt à négocier sa propre mort ? », conclut-il

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