Le magazine américain Forbes s’est intéressé à la situation économique et politique en Algérie, notamment au secteur Oil & Gas qui a connu une nouvelle loi sur les hydrocarbures pour attirer plus d’investisseurs étrangers et augmenter la production.
Dans une contribution signée le 9 décembre par le journaliste Scott Carpenter, des experts en énergie doutent de l’efficacité de la loi sur les hydrocarbures, dans le but de relancer la production de pétrole, en berne depuis plusieurs années.
« Il y a beaucoup de pièces changeantes dans ce puzzle du risque politique et avoir les conditions optimales en place reste une grande question », a déclaré Anthony Skinner, directeur de la société de recherche et de conseil Verisk Maplecroft.
Le même analyste estime que « si le projet de loi sur les hydrocarbures est adoptée, reste à savoir si l’élection présidentielle du 12 décembre se déroulera comme prévu, l’Algérie connaîtra alors une normalisation politique, et l’élan dont bénéficie Hirak diminuera, alors l’administration sera en position de force pour relancer la production ».
« Les investisseurs pétroliers et gaziers doivent sentir que le climat d’investissement est stable et prévisible; des conditions qui n’existent pas actuellement », a déclaré M. Skinner, expliquant que « les sociétés pétrolières et gazières craignent que le Hirak perturbe le forage pétrolier et que les communautés locales résistent à l’exploration non conventionnelle ».
« Il y a un sentiment omniprésent au sein du Hirak selon lequel l’augmentation des réserves et de la production de pétrole et de gaz signifie la cession du contrôle du secteur à des entreprises étrangères et le mouvement y est fermement opposé », a déclaré Geoff Porter de North Africa Risk Consulting, (NARCO).
Une hausse rapide de la production jugée prématurée
L’expert affirme qu’il est prématuré de parler d’une hausse rapide de la production. « Même si la loi sur les hydrocarbures est adoptée et que les investisseurs sont enclins à ouvrir de nouveaux sites de forage, cela pourrait encore durer trois ans ou plus avant que l’Algérie ne voit une production de pétrole supplémentaire », ajoutant que « si l’Algérie ne parvient pas à résoudre son impasse politique, cela pourrait dépasser trois ans ».
M. Mostefa Ouki, chercheur principal à l’Oxford Institute for Energy Studies, soutient la même thèse en affirmant qu’ « il est peu probable qu’un changement de production positif significatif ait lieu avant la fin de la prochaine décennie ».
Le magazine Forbes est revenu sur la contribution du secteur pétrolier et gazier à l’économie nationale. « Représentant jusqu’à 95% de toutes les recettes d’exportation et environ un tiers du produit intérieur brut (PIB), le secteur pétrolier et gazier algérien ne fournit plus la croissance robuste sur la quelle comptait la classe politique dirigeante, sous l’aile de l’armée, pour gagner le soutien populaire », fait savoir le magazine américain, en rappelant que la production algérienne de pétrole est tombée de 1,3 million de barils par jour en 2007 à seulement 950 000 cette année.