Alphabet, la maison mère du géant internet américain Google, va tester des drones de livraison aux Etats-Unis en coopération avec l’agence fédérale de l’aviation (FAA), a annoncé mardi la Maison Blanche.
Cette collaboration fait partie d’une série d’initiatives dévoilées par l’administration Obama pour encourager le développement des drones en vue d’usages autres que récréatifs.
Une étude va ainsi être menée sur l’un des 6 sites de tests de drones de la FAA avec les prototypes du « projet Wing » d’Alphabet « afin de gagner une expérience opérationnelle complète du service de livraison dans un environnement de tests sûr », indique un communiqué de la Maison Blanche.
Les tests couvriront notamment le transport de paquets placés à l’extérieur du drone (au bout d’un filin par exemple) ou l’opération des appareils en dehors du champ de vision de leur opérateur, ainsi que le développement d’un système de communication et de gestion de l’espace aérien pour les petits drones de basse altitude (moins de 400 pieds, environ 120 mètres), détaille-t-elle.
Wing est l’un des grands « paris sur l’avenir » lancés par le laboratoire « X », qui était à l’origine une division de Google et dépend aujourd’hui directement d’Alphabet depuis une réorganisation mise en oeuvre l’an dernier. Outre les drones, ce laboratoire a travaillé sur d’autres projets futuristes comme les voitures sans chauffeur (« Google Car ») ou les montgolfières utilisées comme relais-internet (projet « Loon »).
L’existence du projet Wing avait été dévoilée pour la première fois durant l’été 2014, avec quelques vols de drones pour livrer de petits objets (bonbons, bouteilles d’eau, nourriture pour chien) à des fermiers en Australie et la promesse de tests plus approfondis « d’ici deux ans ».
Une porte-parole du laboratoire X a précisé que c’était la première fois que les drones du projet Wings allaient être testés avec la FAA, expliquant que les données ainsi recueillies seraient partagées avec les régulateurs et le gouvernement.
Alphabet n’est pas le seul à s’intéresser aux drones pour livrer des paquets: le géant du commerce en ligne Amazon parle notamment depuis 2013 d’un projet de drones de livraison, pour lesquels il a annoncé fin juillet une nouvelle série de tests en partenariat avec le gouvernement britannique.
Le groupe de distribution américain Wal-Mart ou le chinois Alibaba ont aussi manifesté leur intérêt pour ces engins.
Si les drones sont très populaires aux Etats-Unis pour un usage récréatif, la FAA vient seulement de dévoiler fin juin une réglementation qui leur ouvre le ciel américain pour des usages commerciaux. Elle se limite en outre pour l’instant aux drones de moins de 25 kilos et stipule qu’ils doivent rester dans le champ de vision de ceux qui les commandent.
Les annonces de la Maison Blanche mardi ambitionnent de compléter ces efforts, avec une série d’initiatives pour promouvoir l’adoption des drones menées par des agences publiques ou en coopération avec le secteur privé comme dans le cas du projet Wing.
L’entreprise de robotique californienne Zipline International va par exemple participer à une initiative visant à démontrer la viabilité d’un système de livraison de fournitures médicales (sang, médicaments…) dans des zones reculées des Etats-Unis, notamment des réserves indiennes.
Zipline est déjà associée, tout comme la société de messagerie UPS, à un programme visant à distribuer des lots de sang et des vaccins par drones au Rwanda.
Parmi les autres initiatives annoncées mardi, la National Science Foundation (NSF) va apporter 35 millions de dollars de financements sur cinq ans pour des travaux visant à mieux comprendre comment concevoir efficacement les drones, les contrôler et leur donner des applications utiles: surveillance et inspection d’infrastructures, réponse à des catastrophes, agriculture ou études météorologiques.
Et le département de l’Intérieur (DOI) compte entre autres mettre au point d’ici octobre 2018 un programme d’entraînement visant à utiliser des drones dans le cadre d’opérations de recherche et de secours.
Source : AFP