Coca-Cola, qui vend ses sodas mais aussi ses thés et eaux un peu partout dans le monde, a annoncé mercredi pâtir de la détérioration de la conjoncture dans les pays émergents et principalement en Chine et en Russie.
Si le bénéfice net du producteur de Fanta et Coca Light a bondi de 10,9% à 3,45 milliards de dollars au deuxième trimestre, son chiffre d’affaires a baissé pour le cinquième trimestre consécutif.
Les ventes se sont établies à 11,54 milliards de dollars (-5% sur un an), inférieur aux 11,64 milliards anticipés par les marchés.
Si les volumes de ventes ont augmenté de 1% c’est en grande partie grâce aux thés, eaux et autres boissons (+4%) alors que la demande pour les sodas a diminué de 1% affectée par la désaffection des consommateurs chinois, russes et Brésiliens qui représentent à eux seuls 17% des volumes de ventes.
Conséquence: le groupe américain ne s’attend désormais plus qu’à une croissance organique c’est-à-dire à périmètre constant de 3% seulement de son chiffre d’affaires 2016 contre une fourchette de 4 à 5% auparavant.
A Wall Street, le titre reculait de 2,87% à 43,59 dollars dans les premiers échanges.
« En dépit des conditions macroéconomiques difficiles, des changements structurels et des effets de change, qui sont des vents contraires ayant fait diminuer de 5% nos revenus, nous avons enregistré une croissance organique de 3% », a tenté de rassurer le PDG Muhtar Kent.
Mais il a reconnu « qu’une solide performance dans certains de nos gros marchés et surtout dans les pays développés, dont les Etats-Unis, le Mexique et le Japon, a été contrebalancée par des conditions externes difficiles dans beaucoup de nos marchés émergents et en développement dont la Chine et l’Argentine ».
Ces différents facteurs ont, selon M. Kent, mis « la pression sur nos volumes et revenus durant le trimestre, notamment dans les zones où nous gérons nos activités d’embouteillages ».
Face au ralentissement économique en Chine, la récession en Russie et au Brésil « nous réexaminons nos actions sur ces marchés », a averti Muhtar Kent, qui a engagé Coca-Cola dans une restructuration visant à céder ses activités d’embouteillages en Chine et en Amérique du nord pour économiser 3 milliards de dollars d’ici 2020.
Les ventes trimestrielles ont par ailleurs souffert de l’appréciation du dollar, qui rogne les revenus générés hors des frontières américaines quand ils sont convertis en billets verts.
A l’inverse de son grand rival PepsiCo, environ 63% des ventes de boissons de Coca-Cola sont réalisées hors Amérique du nord (Etats-Unis Canada et Mexique).
Les revenus ont ainsi diminué de 3,7% en Amérique latine au deuxième trimestre, de 5,6% en Eurasie/Afrique et de 2,6% en Asie Pacifique.
En Europe, les consommateurs ont bu moins de sodas en raison d’une météo froide principalement en France et en Espagne lors des trois derniers mois, a expliqué Coca-Cola. Les revenus européens ont ainsi reculé de 1,7%.
L’Amérique du nord a, à l’inverse, généré une hausse de 2,2% des revenus. Dans cette région, le propriétaire de Sprite a diminué la taille de ses bouteilles et cannettes pour vaincre la résistance de consommateurs associant les sodas à des maladies telles l’obésité et le diabète.
Pour améliorer les résultats à l’international, les analystes de Jefferies et de Deutsche Bank préconisent une accélération des cessions des activités d’embouteillages afin de générer des économies.
« L’année 2016 est une année de transition », estime Jefferies, saluant la stratégie de Coca-Cola de se recentrer sur la seule vente lucrative des sirops aux entreprises qui produisent, embouteillent et écoulent les boissons.
Exemple de cette stratégie: Coca-Cola a annoncé mercredi avoir signé des lettres d’intention à des embouteilleurs locaux dans deux Etats américains pour leur céder ses activités.
Source : AFP