Le candidat à la Présidentielle du 12 décembre prochain Abdelmadjid Tebboune a été l’invité de la rédaction de la Chaîne 3 de la Radio nationale.
Malgré ses 54 engagements « pour une nouvelle République », le candidat libre a tenu un discours qu’il voulait pragmatique, sans « logique idéologique » arrêtée. Ni libéral ni dirigiste, ses décisions seront en effet prises « en fonction de l’intérêt du pays ». Mieux, il compte accompagner, plutôt qu’imposer, la volonté populaire en tentant compte de ses mutations démographiques. Avec cependant un maître-mot de sa gestion de l’État, si les urnes la lui confiaient : la moralisation. Moralisation de la société, de la gestion et de la politique.
« Si on n’élimine pas l’argent de la vie politique, les jeunes et les démunis n’auront aucune chance. Il ne faut pas que la chance se résume à un soutien financier. Seule la valeur intrinsèque à tout citoyen doit s’exprimer. »
Aussi, Tebboune continuera la lutte contre la corruption qui a commencé dès la chute de Bouteflika. Une corruption qui a gangrené la société « à tous les niveaux », explique-t-il, non sans pointer du doigt la « petite corruption » devenue monnaie courante dans les échanges entre citoyens et institutions. L’ancien chef du Gouvernement compte, à ce titre, « rétablir la confiance ».
Priorisation des compétences jeunes, consécration de la liberté d’expression et de l’indépendance de la justice, consultation de la société civile, autant de promesses que le candidat énonce, à l’instar des autres candidats, dans une énième tentative d’enfourcher le Hirak.
Grandes lignes économiques
Sur le plan financier, celui a été tour à tour ministre de la Communication, de l’Habitat et du commerce parle de mesures de redressement à prendre en urgence, notamment : rééquilibrer le budget national, rendre l’argent détourné dans le Trésor public, instituer le contrôle des gestionnaires, réduire la facture des importations, lutter contre la surfacturation.
Si l’urgence commande la conduite de ce « redressement » dans les plus brefs délais, Tebboune compte procéder à une refonte « sans fracture » du modèle économique. Il consultera pour ce faire les experts économiques et un panel dont il s’inspirera du « substrat des réflexions ».
Un défi de taille, semble-t-il estimer, tant la machine économique est soumise à l’importation. Une machine qu’il n’hésite pas à qualifier de « sous-développée » et « désarticulée », déplorant le manque d’échanges intersectoriels et de statistiques fiables.
Des vœux pieux et des promesses qui ne mangent pas de pain ? Les électeurs en jugeront en élisant ou pas celui qui ambitionne de faire de l’Algérie « une puissance africaine ».