Comment impulser le processus d’intégration économique régionale en Afrique du Nord et quel rôle pour le Secteur privé ? Tel a été le thème d’un atelier de réflexion organisé le 14 juillet par la Banque Africaine de Développement à Tunis.
L’atelier a été initié par la banque dans la perspective de définir sa stratégie à moyen et long terme en direction du secteur privé en Afrique du Nord.
Trois séquences de discussion ont permet d’aborder cette question : Stratégie de la BAD et les principaux instruments de financement pour le développement du secteur privé, les principaux défis et opportunités pour la promotion de l’intégration économique régionale en Afrique du nord par le secteur privé et enfin la promotion du secteur privé et partenariats potentiels au titre de l’assistance de la BAD à l’intégration régionale en Afrique du Nord.
A cette occasion, les représentants de la BAD ont présenté le bilan des actions de la banque dans la région. Il ressort que le secteur privé reste très peu présent dans ses engagements (comparés à ceux destinés au secteur public). La BAD, par ses statuts, ne peut intervenir dans le financement du secteur privé que de deux manières : par l’intermédiaire des Etats, qui eux sont éligibles à des crédits (prêts) et par les fonds d’investissement. La banque cherche donc à réorienter ses engagements en direction du secteur privé en utilisant les voies possibles comme la promotion des partenariats public-privé et l’actionnariat dans les entreprises privées via les fonds d’investissement.
A ce titre la BAD va privilégier les entreprises à capitaux mixtes (Ils sont plusieurs dans les pays de l’Afrique du Nord) pour promouvoir l’intégration régionale du Maghreb qui reste la région la moins intégrée alors que tous les facteurs sont favorables à sa concrétisation (Histoire, Géographie, Langue et culture, Infrastructures : autoroute Tunis-Alger-Rabat ; réseau électrique ….).
Les secteurs prioritaires dans la nouvelle stratégie de la BAD sont : l’Agrobusiness, l’Énergie verte et Mines, Valorisation des ressources naturelles (gaz, phosphates,….) et la poursuite des actions dans les infrastructures, l’éducation et la santé. Enfin la BAD, à l’image de la Banque Mondiale est une institution pour la promotion du développement économique et social avec un slogan lancé par son nouveau président : Nourrir l’Afrique et lui assurer un bien être est l’objectif stratégique pour les dix années à venir.
Le représentant du FCE à cette atelier n’a pas manqué de reprendre l’argumentaire de l’organisation patronale au sujet de l’accompagnement des entreprises en privilégiant les PME dynamiques (gazelles), seules capables d’aller dans la compétition internationale et devenir des grands champions. Il a rajouté que « La croissance des PME est l’enjeu principal dans les pays du Maghreb si on veut promouvoir l’intégration par le secteur privé… »
Au terme de cet atelier, le représentant de la BAD a annoncé que la prochaine étape serait d’entamer des discussions entre la banque et le secteur privé dans chacun des pays du Maghreb.
M.El.Kebir