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Chine: la croissance ralentit encore

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Pékin a beau multiplier les efforts de relance, l’activité en Chine s’essouffle toujours, la dette gonfle, et la croissance économique du géant asiatique devrait avoir encore ralenti au deuxième trimestre, prévoient les analystes interrogés par l’AFP.

A une conjoncture intérieure difficile s’ajoutent des incertitudes extérieures, à commencer par les turbulences associées à la sortie programmée du Royaume-Uni de l’Union européenne et les relèvements attendus des taux d’intérêt aux Etats-Unis.

Selon la prévision médiane d’un panel de 17 analystes, la Chine a vu la croissance de son Produit intérieur brut (PIB) ralentir à 6,6% sur le trimestre allant d’avril à juin, après +6,7% au trimestre précédent. Le chiffre gouvernemental — dont la fiabilité est contestée (il est diffusé deux semaines seulement après la fin d’un trimestre) — sera publié vendredi.

Si l’anticipation des experts se confirme, ce serait le plus faible taux de croissance trimestriel de la deuxième économie mondiale depuis sept ans. En cause, le « rééquilibrage » engagé par Pékin pour doper la consommation intérieure et réduire la forte dépendance aux investissements, indique à l’AFP Zhao Yang, analyste de Nomura.

Les « vieux » moteurs de croissance s’essoufflent vivement –les exportations ont plongé de presque 5% en juin, les investissements piétinent, l’activité manufacturière se contracte, les surcapacités industrielles prolifèrent.

Sans que les services –désormais la moitié du PIB– et les nouvelles technologies ne prennent encore totalement le relais. La croissance du géant asiatique est tombée en 2015 à 6,9%, au plus bas depuis un quart de siècle. Pékin s’est fixé pour 2016 un objectif compris « entre 6,5% et 7% », mais le panel sondé par l’AFP ne table que sur une performance annuelle de 6,6%.

Certes, des salves d’assouplissement monétaire (la banque centrale a sabré à six reprises ses taux d’intérêt depuis 2014) et de larges rabais fiscaux ont alimenté au début du printemps un sursaut d’activité.

Des mesures incitatives ont relancé le marché immobilier, et le gonflement des investissements grâce au crédit bon marché portaient quelques fruits.

« Mais ces mesures de relance fonctionnent pour un ou deux trimestres », leur impact favorable s’évanouit « dès que le surcroît de demande a été absorbé », commente Yang Zhao, estimant que les effets de ces coups de pouce « seront de plus en plus faibles ».

De l’avis général, le gouvernement, s’il veut tenir ses objectifs, devra soutenir à tout prix l’activité, certains analystes tablant sur une baisse supplémentaire des taux d’intérêt et sur des dépenses publiques accrues.

« Les infrastructures resteront un secteur-clef sur lequel se reposeront les dirigeants pour stabiliser la croissance », les chantiers ayant les effets « les plus efficaces » à court terme, relève pour l’AFP Rong Jing, analyste de BNP Paribas.

Les inondations historiques qui ont récemment ravagé le centre de la Chine « témoignent des besoins cruciaux » en certaines infrastructures vitales, ajoute-t-elle.

Pour Nomura, ces inondations pourraient même conduire à réviser en hausse les prévisions de croissance du 4e trimestre, en raison de la manne des chantiers de reconstruction, capables de redynamiser une production industrielle à la peine.

« Sans interventions efficaces, la croissance va inexorablement ralentir (…) les investissements en Chine sont menacés de chute libre, plombés par le vif ralentissement des secteurs manufacturiers et privés », pronostique Li-Gang Liu, de Citi Research.

Mais le régime fait face à un dilemme: assouplir à nouveau une politique monétaire déjà très accommodante, pousser les gouvernements locaux à dépenser davantage, c’est risquer de gonfler encore le colossal niveau d’endettement du pays.

Le niveau de la dette nationale a bondi de 133% du PIB en 2008 à 250% en 2015. La dette des entreprises s’élève désormais à 152% (du PIB), concentrée dans des mastodontes industriels étatiques, en sévères surcapacités, selon Citi.

Et les firmes-zombies, qui ne survivent plus qu’à crédit sans espoir de redevenir rentables, s’accrochent, appuyées par des gouvernements locaux qu’effraient les perspectives de licenciements massifs.

« Il faudrait mieux passer par une ou deux années douloureuses pour arriver à un modèle de développement plus durables », note-t-il. « Mais évidemment les choix politiques du gouvernement », soucieux de préserver la stabilité sociale et sa propre crédibilité, « peuvent différer »

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