Le PDG de Total s’est dit mardi « profondément inquiet » de la situation au Moyen-Orient après l’attaque contre des installations pétrolières saoudiennes, estimant que cela « aurait des conséquences ». « Je serais surpris que ça s’arrête là. Je suis pour être honnête profondément inquiet de l’escalade que nous avons vue au Moyen-Orient », a déclaré Patrick Pouyanné devant la Commission des affaires économiques de l’Assemblée nationale. « Nous n’avons jamais vu dans l’histoire du Moyen-Orient une telle attaque entre des pays du Golfe, jamais, même au pire moment de l’Irak et de l’Iran [en guerre de 1980 à 1988] il y avait eu des installations attaquées, mais qui étaient beaucoup plus faibles », a-t-il poursuivi. « Là, s’attaquer à la moitié de la production saoudienne aura des conséquences. C’est le résultat d’une politique d’escalade qui a été poursuivie par plusieurs pays », a noté Patrick Pouyanné. « J’ai peur que cette attaque majeure qui s’est passée ce week-end ne soit pas laissée sans réponse et malheureusement quand on rentre dans ce genre de phénomène, on ne sait pas où cela peut s’arrêter », a conclu le PDG du géant pétrolier et gazier.
Cette attaque revendiquée par les rebelles Houthis du Yémen a visé Abqaiq – la plus grande usine de traitement au monde – et le gisement de pétrole de Khurais, provoquant la suspension de la production de 5,7 millions de barils par jour (bp/j), soit 6 % de la production mondiale. L’administration américaine a clairement accusé l’Iran d’être responsable des attaques.
Les cours du pétrole avaient bondi lundi, avant de repartir à la baisse mardi. « Globalement, avant cet incident, les prix du pétrole étaient plutôt orientés à la baisse (…) et le marché était considéré comme largement approvisionné », a souligné Patrick Pouyanné. Il a aussi rappelé que Total gagnait un centime par litre de carburant distribué dans son réseau de stations-service en France. Le gouvernement français a demandé mardi aux pétroliers une certaine « modération » quant à la possible hausse des prix du carburant. « J’ai bien entendu les appels du gouvernement, je peux vous garantir que ce n’est pas dans cette période-là qu’on va chercher à gagner plus que le un centime d’euro du litre qui nous permet de faire vivre l’ensemble de ce réseau », a indiqué Patrick Pouyanné.
Afp